ven. 20 janv. 2023 17:24
Comme le laissait présager le programme progressiste présenté par l’administration Clement, les progressistes ont semble t’il fait le choix du dogmatisme économique contre la prospérité, de l’idéologie contre la rationalité, et surtout de la régulation abusive et écrasante contre la libre force du marché et la maximisation des utilités individuelles. Afin d’étayer mon propos, j’aimerais avant tout rappeler que l’instauration même d’un salaire minimum constitue une erreur économique majeure, en privant l’économie de sa capacité à réguler elle même en fonction de la conjecture l’équilibre du marché du travail.
Je m’explique. Nous sommes, au sein de la Fédération Unie, dans une économie de marché, qui garantit jusqu’ici notre puissance économique et par conséquent politique, sociale et militaire. Dans cette économie de marché, les prix sont fixés par le libre jeu de l’offre et de la demande: lorsque l’offre de biens et de services est supérieure à sa demande, le prix d’équilibre auquel est vendu ledit bien diminue, afin de rendre l’achat de ce produit plus attractif et d’éviter des surplus de production. Dans le même temps, lorsque la demande est supérieure, le prix du produit va augmenter, car la rareté confère la cherté d’un produit.
Le marché du travail fonctionne selon un principe équivalent. Dans les périodes de boom économique, l’offre de travail est abondante, car la production nationale augmente et qu’il faut de la main d’œuvre pour soutenir ce mouvement. Les salaires vont donc augmenter. Dans le cas contraire, les marges des entreprises diminuant, le nombre d’offres de travail va diminuer, diminuant par le même coup le salaire d’équilibre et augmentant le chômage. C’est cette règle qui explique la causalité entre le contexte économique et les retombées sociales de la vie économique, et qui fonde le rôle économique du gouvernement fédéral: accompagner, à des degrés divers selon l’administration en place, les entreprises et les ménages dans leur difficulté durant les périodes de crise, favoriser la relance en cas de nécessité, et prendre les mesures réglementaires destinées à stabiliser l’économie.
Ainsi, instaurer un salaire minimum impose une rigidité réglementaire qui vient perturber grandement le marché du travail. En effet, le salaire minimum présente trois grandes faiblesses qui font de cet instrument un non-sens économique, et une menace sociale. Premièrement, il constitue un coût fixe permanent pour les entreprises, qui ne pourront plus ajuster librement à la baisse leurs salaires en cas de chute de l’activité, ou de contexte économique difficile. Ainsi, elles se verront contrainte à une prudence accrue dans leurs anticipations futures, limitant par ce biais les embauches et l’investissement, pourtant cœur battant de la croissance économique. En s’attaquant ainsi aux déterminants de la croissance, le représentant Rudy Womack illustre sa méconnaissance profonde des mécanismes économiques élémentaires, et il est effrayant de voir l’administration Clement confier à un simple représentant une mission aussi centrale. Le minimum ayant été qu’il connaisse ses bases économiques pour ne pas limiter drastiquement la compétitivité future de nos entreprises.
La deuxième faiblesse substantielle de votre projet de loi se trouve dans l’augmentation mécanique du salaire minimum, au mépris de la conjecture économique des prochaines années, qui se trouve frappée d’une instabilité certaine. En effet, les récentes déclarations belliqueuses du Borowen laissent craindre la reprise d’une période de tensions internationales fortes, favorable à un recul du commerce et à un renforcement des politiques protectionnistes et des mécanismes de sanctions, qui ont un coût certain pour nos entreprises. Aussi devons nous leur garantir une certaine liberté et une certaine confiance sur les prochaines annees, afin de leur permettre d’anticiper d’éventuelles perturbations: et voilà que vous renforcez leurs coûts fixes en imposant a priori un salaire minimum rigide et sans cesse renforcé. A la moindre difficulté économique, ce manque de flexibilité se répercutera sur les choix salariaux des entreprises, qui devront mécaniquement réduire leurs embauches, et ne pouvant ajuster librement leurs salaires, pourraient se retrouver contraintes à licencier de nombreux salariés. Votre mesure faussement sociale rend bien plus vulnérables les ménages à la conjecture économique, et fragilise paradoxalement le principe de sécurité de l’emploi. Car quand l’Etat s’arroge le rôle de price-maker, l’économie fait payer à ses concitoyens chaque variation qu’elle ne peut résorber.
La troisième faiblesse de votre texte, c’est de procéder à une universalisation grotesque de ce salaire minimum, sans respect pour la diversité des branches professionnelles, ni variation pour les heures supplémentaires. Cette universalité pénalise les secteurs les moins concurrentiels, qui auront ainsi des coûts salariaux similaires. Elle annihile des rémunérations minimales qui devraient être plus élevées pour les métiers pénibles ou à risques, elle met au même niveau un policier risquant sa vie, un ouvrier déplaçant des charges lourdes, une secrétaire en administration et un vendeur de journaux: tous seront payés à la même somme minimale de l’heure. Et vous annulez toute volonté d’égalité en ne vous préoccupant que du pouvoir d’achat des salariés: quid des indépendants ? Du travail non déclaré ? De l’intérim ? Dès auto entrepreneurs ? Toutes ces catégories sont injustement discriminées par votre mesure faussement universelle, mais vraisemblablement généralisante et idéologique.
Face à un concept dangereux pour la prospérité des entreprises, menaçant pour le pouvoir d’achat des ménages, et qui découragera l’embauche tout en multipliant les salariés payés au minimum syndical, et en restreignant notre capacité à absorber des chocs économiques fréquents, je ne peux qu’appeler cette Chambre à rejeter massivement ce texte, et à ordonner au gouvernement de revoir sa copie dans une proposition enrichie, nuancée et documentée.
Ancienne Whip de la Minorité