Charles-Arthur Jane
@C.H.Jane
Il affirme dans un premier temps que les campagnes ne sont plus au temps des cow-boys, mais que je me permet de qualifier Stanley Graham de « cow-boy ». Il s’agit justement de soulever l’inadéquation de la vision portée par Mr Graham dans sa promotion de campagnes fantasmées héritées d’une époque disparue. Je suis stupéfait que votre immense esprit ait réussi à identifier un procédé rhétorique aussi élaboré, je vous tire mon chapeau de cow-boy acheté à FedMart pour le carnaval.
J’ai effectivement mentionné, avec justesse, les maux dont souffrent les campagnes, que j’ai moi même connus dans ma jeunesse. Mais j’ai aussi loué « aussi la richesse des sociabilités traditionnelles, l’entraide, la vie en petites communautés, le contact de la nature, le savoir faire manuel, la résilience: autant de qualité qui vont bien au delà de la virilité ancienne exaltée par le clip de campagne de Stanley Graham et qui correspondent bien mieux à la réalité de nos campagnes. ». Et si Mr Harper s’inquiète de ma vision apparemment péjorative des campagnes, je peux décliner l’existence de multiples fléaux qui fracturent également nos villes: ces difficultés n’enlèvent rien à la beauté de nos campagnes comme de nos villes, ni à la qualité de leurs habitants: ils s’agit de souffrances qu’ils faut combattre, mais qui n’en font bien sûr pas la totalité. Mais refuser de les identifier pour charmer un électorat fier de lui même est peut être une stratégie électorale efficace: cependant, elle ne permet nullement d’engager une politique efficace, et c’est bien la carence d’action publique ayant marqué les deux mandatures conservatrices qui en résulte pour réduire ces mêmes souffrances.
Stanley Graham sera en effet le candidat de la réduction des droits civiques, de la promotion des armes à feu meurtrières, du triomphe de l’idéologie sur l’action concrète et de la répression sur la liberté: en cela, il sera le digne héritier des deux mandats Caldwell, mais sans avoir le mérite d’impulser une révolution véritable qu’il ne fait que reprendre pour mieux en extrémiser les aspects les plus brutaux. Quand à vous, courage Kahoere, vous avez réussi à dire au moins une vérité pour conclure votre propos. Le ridicule ne tue pas, en effet, il peut même fonder des carrières et des tirades entières: vous en êtes l’exemple le plus révélateur.