[4 avril 196 - Inauguration Day] Investiture de Jenny Howard & Andrew Murphy

[Jane Howard]

La Leader de la Majorité à la Chambre des Représentants, Jane Howard, entamait son quatrième mandat à la tête du caucus progressiste de la Chambre. Elle s’imposait plus que jamais comme une élue influente et incontournable du Congrès et avait quatre ans pour confirmer sa réputation de négociatrice hors-pair et d’élue très influente, afin de s’assurer de garder une excellente place au Congrès une fois sa mère sortie de la President’s House. Car c’était bien l’enjeu de la cérémonie de la journée, reconduire pour quatre ans de plus cette Présidente Jenny Howard qui était sa mère.

L’élue riversienne arriva sur la plateforme du Capitole parmi les derniers invités prestigieux. Elle alla s’installer à sa place, ne manquant pas de saluer de très nombreux collègues du Congrès des deux bords sur son passage.

[Luke Glassberg]

Alors qu'à la première investiture de la Présidence Howard, Luke avait dû décliner l'invitation, il s'était fait un point d'honneur d'être présent à l'investiture de l'an 196. Le très vieillissant sénateur de Fort Oak qui avait été investi Président pro-tempore à la mort de son prédécesseur - une succession qui ne l'avait guère enchanté - faisait face à de plus en plus de réflexions, tant dans sa famille que parmi ses collègues, sur son grand âge et sa retraite qu'il avait bien mérité. Pourtant, il avait insisté auprès du Gouverneur Dixon pour être reconduit dans ses fonctions, à la surprise générale.

Il était présent avec son beau-fils et sa petite-fille, devenue adulte et conseillère municipale de Waterbury et avec laquelle il adorait parler politique. Son épouse n'était pas présente, retenue à une vente de pâtisseries pour le club des scouts de la synagogue. Heureusement, les deux étaient là pour s'assurer que le vieux progressiste socialiste ne paraissait pas trop diminué en public, et pour lui fournir une excuse pour ne pas trop se mêler aux autres invités - le grand Glassberg n'était pas d'humeur à papoter ou à ressasser ses expériences passées, surtout avec les élus de la vague centriste qui avait ravagé le Parti Progressiste. Non pas qu'il méprise ces petites discussions, mais le doyen se sentait trop vieux pour se plier à cet exercice qui tous les 4 ans finissait par lui paraître à chaque fois être le même.

Il cherchait sa place, bien différente de celle des années passées. On l'avait un peu avancé : un Président du Sénat était forcément assis à une meilleure place qu'un simple sénateur progressiste. Assis à proximité des places des deux Whips Howard Jr. et Constant et du Speaker Edwards et juste derrière la place du Vice-Président qui n'était pas encore arrivé, il s'impatientait de discuter avec Murphy - on lui avait dit qu'il avait été pour lui une inspiration, et Lucas était curieux de savoir à quel point il avait inspiré le Vice-Président.

Il regarda à ses alentours. Un regard à gauche, un regard à droite. Il poussa un soupir de soulagement. Pas de Bryant en vue cette année.

[Nancy Chapman]

Cette fois-ci, elle n'était plus du tout la star, et c'était une nouveauté pour elle. L'ancienne Secrétaire d'État du Président McCarthy et 41ème Présidente de la Fédération-Unie Nancy Rosemarie Chapman avait pris l'habitude de ces inaugurations présidentielles où elle figurait désormais au même rang que son prédécesseur et mentor James McCarthy. Vêtue de la même robe que lors de l'investiture de McCarthy - Madame Chapman avait récupéré la ligne et voulait que le monde le sache - elle salua tout ce beau monde, et fut présenté aux quelques nouveaux trublions du Parti Conservateur qui faisaient tant parler d'eux au Congrès. Elle fit la rencontre du Whip Constant, qu'elle avait regardé à la télévision lors des débats congressionnels, ainsi que des nouveaux sénateurs conservateurs.

Puis elle se laissa aller jusqu'au premier rang. Elle salua d'une accolade sincère le Président McCarthy, qu'elle rejoignait sur "le banc des ancêtres" - elle en fit une plaisanterie avant de prendre des nouvelles du Vieux Lion. Elle lui raconta son expérience et son impatience de reprendre son activité dans la finance - il faut dire que dans un an tout pile, elle aurait atteint la limite des 5 ans pour reprendre une activité dans le secteur privé. Même si elle vieillissait, Nancy ne voulait pas renoncer à son statut de femme active, et pas mal de grandes banques lui avaient déjà envoyé des propositions de poste à de très hauts niveaux. Elle plaisanta sur le fait qu'indiquer son passage à la President's House sur son CV l'aiderait sans doute à obtenir un meilleur salaire.

Elle posa ses mains sur ses genoux, les jambes croisées. Il lui faisait toujours plaisir de revoir son ami James, même si celui-ci se faisait plus discret ses temps-ci. Elle se promettait de mettre sa dernière année de vacances forcées à profit pour compenser cet éloignement. Mais en attendant, elle profitait de cette cérémonie, et était impatiente de revoir la Présidente Howard prêter serment.

[Dave Leon Clement]

Le Secrétaire à la Sécurité territoriale arriva à son tour à la cérémonie. Même s'il avait toujours ce léger sentiment d'être un imposteur dans cette administration, il se sentait plus à l'aise dans l'administration et la victoire au Congrès lui laissait penser que la Présidente Howard oserait enfin lancer les politiques qu'il défendait. Il n'avait pas tant d'attente que ça - et c'était aussi pour ça qu'il se disait que le moindre changement à l'issue de cette nouvelle inauguration serait forcément un beau progrès pour les progressistes.

Vêtu de son costume bleu marine, il se rendit sur à son siège au rang des membres du Cabinet, où il prit place à côté de la Secrétaire d'État - qu'il avait même appris à apprécier avec le temps. Il échangea quelques banalités avec elle avant de regarder sur son smartphone comment son équipe allait gérer la couverture Chirper de sa présence ici - il faut dire que le Secrétaire Clement, deux fois candidat malheureux aux primaires progressistes, n'avait pas dit son dernier mot et était encore très en vue dans la compétition pour succéder à la Présidente Howard.

[James Constant]

Il arriva parmi les derniers, alors que son appartement de fonction était l'un des mieux situés par rapport au Congrès et que la voiture l'avait déjà amené à son bureau depuis 4 bonnes heures. Le Whip James Constant avait pris le temps dans le lobby de discuter avec chacun des élus congressionnels conservateurs qui étaient présents pour l'investiture. Il avait su au cours des deux dernières années du mandat se rendre indispensable au caucus conservateur en succédant au poste de Whip qu'occupait le célèbre Bob Ancelet. Un élu du Sud également, d'héritage lysennien, il avait réussi à faire plier l'administration Howard sur plusieurs projets et était parvenu à imposer la volonté du Parti Conservateur au Congrès - même s'il se plaisait à rétorquer que tout le mérite venait à la Présidente. Il fit d'ailleurs la rencontre de l'ancienne Présidente, qui l'avait apparemment remarqué et reconnu, ce qui n'allait pas sans le flatter - pour un jeune élu qui assumait la direction du caucus depuis 2 ans, c'était un immense compliment. Il la salua en exagérant le protocole, allant jusqu'à faire un baise-main à l'ancienne commander-in-chief, ne manquant pas de la faire rire, avant de la laisser poursuivre sa route et lui de reprendre ses discussions avec les nouveaux élus.

Habillé d'un costume gris et de sa cravate rouge couleur parti du lion et d'une petite écharpe qu'il portait de plus en plus fréquemment - il avait la gorge sensible et ne s'était jamais vraiment habitué aux vents de la côte adamantique - il fit finalement son entrée sur l'estrade, en serrant la main des représentants les plus en vue avant de prendre place plus à l'avant, à côté de cette chère Jane Howard, qu'il salua amicalement avant de la laisser se perdre dans ses pensées - celle-ci était probablement encore en train de ruminer la victoire de son clan au terme de ces élections. James regretta intérieurement que ces progressistes semblent tant prendre la politique à cœur. Il se fit la promesse d'un jour les emmener à la Nouvelle-Lyséa à l'occasion d'un de ces célèbres mardis gras, histoire de tous les décoincer un peu.

[Andrew Murphy]

Le Vice-Président Murphy et son épouse, la Second Lady Lauren Murphy, arrivèrent en compagnie de leur trois grands enfants sous les applaudissements nourris de la foule massée sur l'esplanade en face du Capitole ainsi que ceux des invités de la tribune officielle. Andrew salua de la main et avec le sourire les partisans progressistes présents puis entama la descente des marches de la tribune officielle tout en serrant les mains qui se dressaient sur son passage. Il échangea quelques mots avec un certain nombre de Sénateurs et Représentants progressistes parmi lesquels la Représentante Lindsay Green et s'éternisa davantage auprès du Secrétaire à la Sécurité territoriale Dave Leon Clement puis du Président pro tempore du Sénat Lucas Glassberg.

Une fois arrivé en bas des marches, il se dirigea vers le premier rang où l'attendaient tous les anciens Présidents et Vice-Présidents de la Fédération-Unie. Il prit longuement le temps de discuter avec chacun d'entre eux après les avoir salué chaleureusement, puis il prit place avec son épouse aux côtés de la Présidente Chapman. Andrew regarda autour de lui et remarqua que l'ancien Vice-Président Caldwell, qui lui avait broyé la main il y a quatre ans, n'était toujours pas arrivé. Les minutes défilèrent et Andrew commença à penser qu'il ne serait tout simplement pas de la partie cette année. Qu'à cela ne tienne, le Vice-Président Murphy ne comptait pas s'attarder sur ce qu'il considérait n'être qu'un détail en ce jour historique. Il était particulièrement impatient de prêter de nouveau serment sur la Constitution de la Fédération-Unie afin de servir les fédérés quatre années de plus au poste de Vice-Président. D'autant qu'il avait un grand nombre d'attentes de la part de la Présidente Howard pour ce second mandat.

[Jenny Howard]

La 42ème Présidente de la Fédération-Unie, Jenny Howard, vivait sa deuxième investiture présidentielle. Elle n’avait absolument rien oublié de la précédente : ce stress, cette peur, cette impatience et cette détermination aussi qui avaient rendu ce moment si spécial pour celle qui n’était alors que la Présidente-élue Howard. 8 ans après avoir été la première femme nominée d’un grand parti à perdre l’élection présidentielle, et 4 ans après avoir été la première « perdante » à finalement remporter une élection, Jenny Howard n’avait rien voulu changer à ce qui était devenu sa routine matinale présidentielle. Elle s’était levé assez tôt et, une fois sortie de la salle de bain, s’était attelé au choix du tailleur qu’elle allait porter pour cette seconde cérémonie d’investiture. Elle savait en tant que femme combien sa tenue était scrutée par les commentateurs, mais elle s’était toujours refusée à voir son choix de tailleur dicté par des conseillers en mode ou en communication.

Son choix se porta assez rapidement sur un tailleur noir. La Présidente avait donc décidé d’un changement radical, elle qui avait choisi de porter du blanc pour la plupart des grands évènements de sa carrière politique, à savoir les conventions nationales progressistes et sa première investiture quatre ans plus tôt. Une fois le tailleur choisi, elle s’assura que son époux avait choisi une tenue convenable, histoire que le First Gentleman soit mieux vêtu que quatre ans plus tôt, où son manteau avait suscité de nombreux commentaires négatifs, ou en tous les cas moqueurs.

Le convoi présidentiel arriva au Capitole en suivant bien le planning prévu et le couple présidentiel sortit de leur voiture une fois arrivé au Congrès. Main dans la main, ils entamèrent le long chemin qui allait mener à la plateforme où se tenait la cérémonie comme tous les quatre ans. Ils arrivèrent finalement en haut de l’escalier qui menait à l’ultime couloir et entamèrent la descente, suivi par une caméra qui retransmettait ces images dans le monde entier.

La Présidente et le First Gentleman traversèrent ensuite le dernier couloir qui menait à l’extérieur, avant de s’arrêter devant la porte gardé par deux Marines. La Présidente regarda alors ses deux Marines avec un petit sourire en coin, en se rappelant comment elle avait royalement ignoré ceux qui étaient dans cette position quatre ans plus tôt, submergée alors par les différentes émotions qui la traversaient. Cette fois-ci, elle était évidemment moins stressée, sachant exactement ce qui l’attendait. Mais forcément, elle n’était pas complètement insensible à ce qui lui arrivait, elle qui vivait pour la seconde fois un moment que des millions de personnes ne peuvent à peine imaginer. Les deux Marines finirent par ouvrir la porte et le couple présidentiel arriva sur la plateforme, accueilli par une standing ovation des invités présents ainsi que par des cris dans la foule massée en nombre devant le Capitole.

La Présidente se dirigea vers son siège, serrant les mains des élus situés au bord de l’allée. Elle alla ensuite directement saluer le leadership du Congrès : le Sénateur Glassberg, dont elle peinait à comprendre la présence, le Whip Constant et bien sûr sa fille, Jane Howard. Elle alla ensuite saluer les uns après les autres les membres de son Cabinet présidentiel, avant de saluer chacun son tour tous les anciens Vice-Présidents et leurs épouses (ou époux) respectifs. Elle salua ensuite la Présidente Chelsea Campbell, celle qui était devenu une forme de modèle absolu à suivre, avant de saluer le Président McCarthy. Ce dernier apparaissait diminué et la Présidente ne put s’empêcher de penser qu’il était probable qu’elle ne le revoit pas quatre ans plus tard au moment de passer le flambeau au 43ème Président de la Fédération-Unie. Elle salua ensuite la Présidente Nancy Chapman qu’elle appréciait grandement, particulièrement depuis l’excellente transition quatre ans plus tôt. Elle gagna ensuite sa place, avec une petite pensée pour le Président Edwards, absent pour d’évidentes raisons médicales, qui, lui non plus, n’allait probablement pas être présent quatre ans plus tard. Depuis sa place, elle adressa un signe de la main à la foule, très enthousiaste à quelques minutes du début de la cérémonie.

[Christy Stewart]

La totalité des invités étaient arrivés à la cérémonie d'investiture de la 42e Présidente et du 48e Vice-Président de la Fédération-Unie, tous deux reconduit dans leurs fonctions à l'occasion de l'élection présidentielle. La personnalité la plus attendue de toutes, la Présidente Jenny Howard, fut la dernière à prendre place, comme le veut la tradition. Devant le Capitole, la foule attendait le début de la cérémonie avec impatience. La Juge-en-cheffe de la Cour Suprême fit alors son apparition dans sa tenue de cérémonie sous les coups de 11h50, dix minutes avant la prestation de serment de la Présidente. Elle se dirigea vers la tribune suivi de ses assesseurs qui prirent place à leurs sièges respectifs. La cérémonie commença sous les applaudissements et les cris des supporters de Jenny Howard.

Une fois arrivée près du pupitre, Christy serra la main du Vice-Président Murphy ainsi que celle de la Présidente Jenny Howard, tandis qu'un de ses assesseurs lui apporta la première Constitution de la Fédération-Unie, écrit de la main des révolutionnaires ayant fondé la Fédération-Unie, utilisé spécialement pour ce genre de grandes occasions. Elle attendit que le couple vice-présidentiel prenne place pour le moment tant attendu de l'investiture. Elle donna le précieux exemplaire de la Constitution rédigé par les Pères Fondateurs à la femme du Vice-Président, et s'adressa à lui :

Monsieur le Vice-Président-élu, si vous le voulez bien, posez votre main gauche sur la Constitution, levez votre main droite, et répétez après moi le serment d'office.

Elle lui montra l'exemple et leva elle aussi sa main droite, attendant que celui-ci se mette en position de prononcer le serment.

"Moi, Andrew Robert Francis Murphy, jure solennellement que je défendrais la Constitution de la Fédération-Unie contre tous ses ennemis, de l'extérieur et de l'intérieur, que je dévouerai ma foi et mon allégeance en celle-ci, et que je prends cet engagement librement, sans aucune réserve ou volonté de m'y soustraire, et que je m'acquitterai loyalement et au meilleur de mes capacités des devoirs de la charge que je m'apprête à prendre."

[Andrew Murphy]

Andrew posa sa main gauche sur la Constitution, leva sa main droite et répéta son serment d'office.

Moi, Andrew Robert Francis Murphy, jure solennellement que je défendrais la Constitution de la Fédération-Unie contre tous ses ennemis, de l'extérieur et de l'intérieur, que je dévouerai ma foi et mon allégeance en celle-ci, et que je prends cet engagement librement, sans aucune réserve ou volonté de m'y soustraire, et que je m'acquitterai loyalement et au meilleur de mes capacités des devoirs de la charge que je m'apprête à prendre.

[Christy Stewart]

Félicitations, Monsieur le Vice-Président.

Elle lui serra la main, puis reprit la Constitution des mains de sa femme. Cette fois-ci, au tour de la prochaine dirigeante du monde libre. De la même manière, elle donna l'exemplaire de la Constitution à l'époux de Jenny Howard. La Juge-en-cheffe de la Cour Suprême s'adressa à la Présidente de la Fédération-Unie.

Madame la Présidente, à votre tour, si vous le voulez bien, posez votre main gauche sur la Constitution, levez votre main droite, et répétez après moi le serment d'office.

Elle leva sa main droite, et attendit que la Présidente en fasse de même et se tienne prêt à prêter serment.

"Moi, Jenny Diane Howard jure solennellement que je remplirai fidèlement les fonctions de présidente de la Fédération-Unie et, que dans toute la mesure de mes moyens, je sauvegarderai, protégerai et défendrai la Constitution de la Fédération-Unie."