Visite aux sinistrés d'Orson
Posté : mar. 6 juil. 2021 23:00
Le convoi de voitures banalisés, escorté par des véhicules tous terrains de la Home Guard, passait à travers des routes rendues sinueuses par les débris transportés par l'ouragan Katia, ralentis par quelques portions inondées par les pluies diluviennes qui l'avait accompagné. Ce n'était pas l'idée qu'on se faisait habituellement d'un convoi présidentielle. Mais Nancy Chapman, dirigeante du monde libre, avait sacrifié quelques mesures de sécurité et beaucoup de personnels pour pouvoir se déplacer au plus près des territoires affectés par la catastrophe. Les voitures traversaient des banlieues résidentielles tranquilles de la périphérie d'Orson, le regard de la Présidente allant vers un horizon qui ne laissait entrevoir rien d'autres que des rues fantomatiques, des maisons abandonnées à la va-vite, des commerces barricadés, des parcs inondés aux arbres abattus, des bâtiments détruits en partie ou totalement... Elle reconnaissait certains de ces endroits : des lieux où elle avait déjà fait campagne en tant que politicienne conservatrice, d'autres où vivaient des amis de sa famille et de vieilles connaissances qu'elle n'avait plus eu le loisir de revoir depuis qu'elle vivait à Saint-Paul. Après le spectaculaire de son voyage en avion au coeur de l'ouragan, l'horreur de la dévastation se révélait à elle plus réel que jamais.
Sur une petite place d'un borough du Comté d'Orson où une tente avait été érigée par les services d'urgence locaux, son convoi s'arrêta. Quelques individus sortirent des voitures pour assurer que le périmètre était sécurisé, d'autres allèrent à la rencontre des responsables. Les sinistrés et les évacués qui regagnaient leurs chez-eux - ou qui venaient découvrir que leur chez-eux avait disparu - s'amassait près du convoi, curieux de savoir qui pouvait bien s'intéresser à leur sort. Les cheveux mouillés par la pluie, le maquillage tout juste un peu ajustée dans la voiture, vêtue d'un coupe-vent de secouriste, la Présidente en sortit.
Bonjour à tous, mes chers compatriotes. Bonjour et merci à vous de prendre le temps de m'écouter. Je sais que vos pensées ne sont pas à la politique aujourd'hui, alors je serais brève.
Je tiens à vous adresser, au nom de toute la Fédération-Unie, toutes mes pensées et mes prières dans la tragédie qui a aujourd'hui frappé notre État. Ces sentiments, je les exprime en tant qu'élue du peuple fédérée et en tant que citoyenne fédérée, mais je n'oublie pas non plus que c'est dans ma ville natale que je me trouve aujourd'hui, à déplorer les pertes et les dommages d'une nouvelle catastrophe. Malgré les malheurs dont la nature peut nous accabler, j'aime toujours cette terre du Richmond, ses collines verdoyantes, ses plages ensoleillées et ses champs s'étendant à perte de vue. C'est plus qu'un pincement au coeur que j'ai, à voir la ville où j'ai grandi et élevé mes enfants être dévastée et meurtrie de la sorte. Mais nous ne sommes pas seuls. Sachez-le, la Fédération-Unie toute entière est avec nous dans cette épreuve.
Aujourd'hui, notre Fédération-Unie est en pleurs. Car elle a perdu six de ses enfants, et parce que deux d'entre eux - que le Sort les protège - manquent à la table ce soir. Nous pleurons, parce que des millions d'entre nous n'ont plus de quoi s'éclairer et se chauffer, parce que des centaines d'entre nous ont perdu leur entreprise ou leur école, parce que des milliers d'entre nous n'ont pas de toit sous lequel s'abriter ce soir. Il est normal d'avoir de la compassion et de bons sentiments les uns envers les autres, c'est l'essence même de ce qui fait notre unité.
Mais nul chagrin ne peut nous faire oublier, nous fédérés, ce que le labeur a pu nous apporter, comment il a été notre réponse et notre meilleure solution aux tragédies qui nous ont frappé au cours de notre histoire. Nos ancêtres ont fondés ce pays dans des environnements hostiles, avec rien d'autres que leurs mains et les ressources de cette terre qu'ils ont appris à maîtriser, pour bâtir pour eux et leur descendance des foyers sûrs et chaleureux, pour bâtir cette resplendissante cité sur la colline qu'est notre République. Cette catastrophe n'est pas la première ni la dernière de ce genre qui nous frappe, ici, dans le Wintieland. Et nous reconstruirons une nouvelle fois cette patrie qui est la nôtre, nous bâtirons de nouveaux foyers plus sûrs pour protéger nos compatriotes, nous reprendrons possession de cette terre qui est la nôtre.
Et pour y assister, en tant que Présidente, j'ai donné l'ordre si-tôt l'ouragan passé que toutes les unités du génie de la Home Guard soient mobilisés pour venir en aide aux autorités locales dans la recherche des disparus, pour porter assistance aux évacués et aux sinistrés et pour préparer la reconstruction des infrastructures essentielles de nos communautés. Le Département de l'Intérieur quant à lui mobilise en ce moment même ses ingénieurs du National Office of Energy pour que le courant soit rétabli. Je me suis par ailleurs entretenu tout à l'heure par téléphone avec le Secrétaire d'État Marshall et le Whip Page, pour parler de la levée des fonds d'urgence par le Congrès pour financer cette assistance, qui sera une priorité nationale. Une fois encore, vous en serez témoins : votre gouvernement ne vous abandonnera pas. Votre Fédération-Unie ne vous abandonnera pas. Et j'ai foi que votre État du Richmond et votre ville de Richmond ne vous abandonneront pas non plus. En tant que votre Présidente, en tant que fière wintie et en tant que patriote fédérée, je vous fais la promesse que tant que nous serons unis sous cette bannière étoilée, aucun désastre ne saurait être trop grand, aucune perte trop grave que nous ne serions surmonter, comme un seul peuple uni sous la bénédiction du Sort.
Que le Sort soit favorable à nos compatriotes disparus, qu'il vous guide à travers les difficultés que nous traversons, et qu'il bénisse notre Fédération-Unie et chacun de vous. Courage, vous n'êtes pas seuls.
Elle adressa un sourire de compassion à ceux qui l'écoutaient. Quelques applaudissements se firent entendre - modérément bien sûr, car le temps n'était pas aux célébrations. Quelques mots d'approbation se firent entendre, tandis que la Présidente alla à la rencontre des autorités locales, avant de reprendre sa route pour visiter la mairie d'Orson. Malgré tout, cette brève visite de la Présidente semblait apporter un peu d'espoir aux habitants de cette petite communauté qui, après ce désastre, en avait grandement besoin.
Sur une petite place d'un borough du Comté d'Orson où une tente avait été érigée par les services d'urgence locaux, son convoi s'arrêta. Quelques individus sortirent des voitures pour assurer que le périmètre était sécurisé, d'autres allèrent à la rencontre des responsables. Les sinistrés et les évacués qui regagnaient leurs chez-eux - ou qui venaient découvrir que leur chez-eux avait disparu - s'amassait près du convoi, curieux de savoir qui pouvait bien s'intéresser à leur sort. Les cheveux mouillés par la pluie, le maquillage tout juste un peu ajustée dans la voiture, vêtue d'un coupe-vent de secouriste, la Présidente en sortit.
Bonjour à tous, mes chers compatriotes. Bonjour et merci à vous de prendre le temps de m'écouter. Je sais que vos pensées ne sont pas à la politique aujourd'hui, alors je serais brève.
Je tiens à vous adresser, au nom de toute la Fédération-Unie, toutes mes pensées et mes prières dans la tragédie qui a aujourd'hui frappé notre État. Ces sentiments, je les exprime en tant qu'élue du peuple fédérée et en tant que citoyenne fédérée, mais je n'oublie pas non plus que c'est dans ma ville natale que je me trouve aujourd'hui, à déplorer les pertes et les dommages d'une nouvelle catastrophe. Malgré les malheurs dont la nature peut nous accabler, j'aime toujours cette terre du Richmond, ses collines verdoyantes, ses plages ensoleillées et ses champs s'étendant à perte de vue. C'est plus qu'un pincement au coeur que j'ai, à voir la ville où j'ai grandi et élevé mes enfants être dévastée et meurtrie de la sorte. Mais nous ne sommes pas seuls. Sachez-le, la Fédération-Unie toute entière est avec nous dans cette épreuve.
Aujourd'hui, notre Fédération-Unie est en pleurs. Car elle a perdu six de ses enfants, et parce que deux d'entre eux - que le Sort les protège - manquent à la table ce soir. Nous pleurons, parce que des millions d'entre nous n'ont plus de quoi s'éclairer et se chauffer, parce que des centaines d'entre nous ont perdu leur entreprise ou leur école, parce que des milliers d'entre nous n'ont pas de toit sous lequel s'abriter ce soir. Il est normal d'avoir de la compassion et de bons sentiments les uns envers les autres, c'est l'essence même de ce qui fait notre unité.
Mais nul chagrin ne peut nous faire oublier, nous fédérés, ce que le labeur a pu nous apporter, comment il a été notre réponse et notre meilleure solution aux tragédies qui nous ont frappé au cours de notre histoire. Nos ancêtres ont fondés ce pays dans des environnements hostiles, avec rien d'autres que leurs mains et les ressources de cette terre qu'ils ont appris à maîtriser, pour bâtir pour eux et leur descendance des foyers sûrs et chaleureux, pour bâtir cette resplendissante cité sur la colline qu'est notre République. Cette catastrophe n'est pas la première ni la dernière de ce genre qui nous frappe, ici, dans le Wintieland. Et nous reconstruirons une nouvelle fois cette patrie qui est la nôtre, nous bâtirons de nouveaux foyers plus sûrs pour protéger nos compatriotes, nous reprendrons possession de cette terre qui est la nôtre.
Et pour y assister, en tant que Présidente, j'ai donné l'ordre si-tôt l'ouragan passé que toutes les unités du génie de la Home Guard soient mobilisés pour venir en aide aux autorités locales dans la recherche des disparus, pour porter assistance aux évacués et aux sinistrés et pour préparer la reconstruction des infrastructures essentielles de nos communautés. Le Département de l'Intérieur quant à lui mobilise en ce moment même ses ingénieurs du National Office of Energy pour que le courant soit rétabli. Je me suis par ailleurs entretenu tout à l'heure par téléphone avec le Secrétaire d'État Marshall et le Whip Page, pour parler de la levée des fonds d'urgence par le Congrès pour financer cette assistance, qui sera une priorité nationale. Une fois encore, vous en serez témoins : votre gouvernement ne vous abandonnera pas. Votre Fédération-Unie ne vous abandonnera pas. Et j'ai foi que votre État du Richmond et votre ville de Richmond ne vous abandonneront pas non plus. En tant que votre Présidente, en tant que fière wintie et en tant que patriote fédérée, je vous fais la promesse que tant que nous serons unis sous cette bannière étoilée, aucun désastre ne saurait être trop grand, aucune perte trop grave que nous ne serions surmonter, comme un seul peuple uni sous la bénédiction du Sort.
Que le Sort soit favorable à nos compatriotes disparus, qu'il vous guide à travers les difficultés que nous traversons, et qu'il bénisse notre Fédération-Unie et chacun de vous. Courage, vous n'êtes pas seuls.
Elle adressa un sourire de compassion à ceux qui l'écoutaient. Quelques applaudissements se firent entendre - modérément bien sûr, car le temps n'était pas aux célébrations. Quelques mots d'approbation se firent entendre, tandis que la Présidente alla à la rencontre des autorités locales, avant de reprendre sa route pour visiter la mairie d'Orson. Malgré tout, cette brève visite de la Présidente semblait apporter un peu d'espoir aux habitants de cette petite communauté qui, après ce désastre, en avait grandement besoin.