13, Carlton Street - Elizabeth Reid
Posté : jeu. 8 avr. 2021 16:10
par Elizabeth Reid
Résidence d’Elizabeth Reid
13, Carlton Street
Millport, Sealand
Située à moins de 3km de la côte sealandaise, cette résidence de la banlieue de Benington est achetée par l’ex Vice-Présidente Elizabeth Reid et son mari en janvier 187. Quand ce-dernier, gestionnaire de fonds, est embauché à Benington, le couple quitte Two Rivers pour s’installer dans cette résidence de 7 chambres avec leur fils.
Re: 13, Carlton Street - Elizabeth Reid
Posté : sam. 10 avr. 2021 22:27
par Carrie Carter
Comme elles en avaient discuté ensemble à la dernière investiture de Nancy Chapman, la Gouverneure Owen et son mari étaient reçu à diner par le couple Reid qui avait pris soin de confier leur fils Aaron à ses grands parents.
La dirigeante de Fort Oak et son mari avaient assisté à une réunion interminable à St. Paul et avaient décidé, comme convenu, de faire escale dans la chic résidence des Reid sur le chemin du retour pour Waterbury. Quand la voiture de la Gouverneure arriva dans la cour, l’ancienne Vice-Présidence et l’ancien Second Gentlemen firent leur apparition devant la porte d’entrée.
Les deux hôtes saluèrent leurs deux invités et les conduisirent à travers la demeure pour finalement terminer derrière la bâtisse, sur la terrasse au bord de la piscine. Tous se regroupèrent sur des canapés autour d’une table basse sur laquelle on trouvait quatre verres, une bouteille d’un vin lysennien et quelques gateaux apéritifs dans des bols.
Arès l’usuel échanges de politesse, Carrie Owen engagea la conversation.
Et bien ma foi Elizabeth, vous disiez vrai au Capitole, c’est vraiment magnifique par chez vous.
Honnêtement, vu le prix que ça coûte, heureusement ! Franchement, Stephen et moi sommes d’accord pour dire que la résidence vice-présidentielle ne fait pas le poids à côté de ça.
De ce que j’en vois, elle m’apparaît également mieux que ma résidence officielle. Quand vous la vendrez, appelez-moi ! Mon mandat fort oakien ne sera pas éternel.
C’est vrai que je me suis toujours demandée comment les fort oakiens pouvaient accepter que leur Gouverneur passe plus de temps en campagne qu’à gouverner. car avec une élection tous les deux ans, si on compte les levées de fonds et les primaires, ça ne laisse que très peu de temps pour diriger l’État, non?
Alors là, vous avez complètement raison ! Déjà qu’on a l’impression qu’un Président passe pendant quatre ans plus de temps à imaginer sa réélection qu’à gouverner, imaginer sur des mandats de deux ans ! Mais ceci dit, pendant l’année que l’on passe à gouverner, on est en état de grâce et on passe absolument ce que l’on veut! Bon, mais vous, Elizabeth, vous travaillez où?
Je travaille essentiellement à St. Paul. Mais je suis aussi souvent présente à New Lancaster, ce qui me laisse peu de temps ici. Heureusement, Stephen travaille à Benington donc il est plus souvent présent pour Aaron. Et au pire, les parents de Stephen sont installés à une quinzaine de kilomètres d’ici seulement.
C’est pour une compagnie d’assurance c’est ça?
Oui, une compagnie d’assurance santé qui monnaie mes services auprès de différents membres du Congrès. Mais évidement, je suis très discrète sur mes activités. Je donne des conférences de temps à autre pour donner l’illusion que je suis occupée.
Après de très longues minutes passées sur la terrasse, les deux couples prirent la direction de la salle à manger pour passer à table. De temps à autre, Carrie jetait un oeil à son mari, plongé dans de longues conversations avec Stephen Thomas-Reid. Même si il était depuis 8 ans le First Gentlemen de l’État de Fort Oak, il avait surement encore beaucoup à apprendre de l’ex Second Gentlemen si il était plus tard amené à accompagner sa femme plus haut.
Dans la sublime salle à manger, tous passèrent un très agréable moment à dîner pendant près d’une heure et demie, la conversation se faisant cette fois-ci à quatre et éclipsant totalement les sujets politiques. Ce ne fut qu’une fois la tarte aux pommes terminée par les convives que les deux époux s’éloignèrent dans une pièce voisine pour une partie de billard. Les deux femmes se levèrent et se dirigèrent ensemble vers les sofas du salon, toujours avec un verre de vin rouge, arcadien cette fois-ci. Elizabeth Reid afficha une mine plus sérieuse avant d’engager la conversation.
Bon, Carrie, autant poser directement la vraie seule question qui vaille. Vous serez candidate dans quatre ans?
Honnêtement Elizabeth, je ne pense pas. Si je laisse courir les rumeurs, c’est qu’elles me donnent de l’influence au sein de mon parti, rien de plus. Vous le savez comme moi, si je perds, je dis adieu à mon siège de Gouverneure et à ma carrière politique de surcroît. Et je doute d’avoir dans quatre ans les garanties suffisantes à la victoire. La base du parti est complètement démotivée, cela fait quatre échecs à la suite tout de même.
Je crois justement que la base de votre parti n’a jamais été aussi prête à vous investir comme sa candidate. Si tout le monde vous imaginait y aller la dernière fois, c’est que vous représentez quelque chose Carrie. Vous avez largement de quoi écraser la primaire.
Si vous essayez de me rassurer en disant que je serais favorite dans un tel cas, vous ne me rassurez pas. Deux ans avant la fin du mandat de Campbell, qui aurait imaginé qu’un socialiste ravirait la nomination face à un establishment tétanisé? Quatre ans plus tard, Nancy Powell s’est ramassé contre Pete Page, qui a lui-même du s’incliner pour Oliver Hamilton. Quatre ans après, Gonzalez aurait du explosé la primaire mais Méndez a fait un come-back surprenant sur la fin. Et puis là, les médias disaient que la compétition était injuste si tout le monde soutenait Page dès le départ et que ça posait des questions sur l’intégrité du scrutin. Résultat, il a eu 12 délégués et a du se retirer dès le soir de Southymland. En revanche, vous vous pourriez gagner sans problème la nomination conservatrice. Les favoris récents ont tenu leur rang et James McCarthy reste adulé chez la base. Qui de mieux que sa Vice-Présidente?
Si seulement ! Honnêtement, je ne reviendrai probablement pas en politique. Regardez l’état de mon parti. L’esprit de modération du Président McCarthy est en train de disparaître. Regardez tous ces radicaux allergiques aux compromis et qui gravitent dans les plus hautes sphères. Caldwell et Owens en sont de bons exemples. Et pire, regardez Murray. En défiant une Présidente sortante, il tourne autour de 9% dans tous les États. Imaginez si il y va dans trois ans, il peut largement être un candidat de choix pour la nomination. Même si j’étais capable de gagner la nomination, je n’ai pas envie de me résoudre comme Nancy à prendre un colistier execrable juste pour motiver la base. Si me présenter revient à choisir entre la défaite et le sacrifice de mes idées, autant rester sur le banc de touche où, au passage, je gagne bien mieux ma vie.
Honnêtement, il y a bien plus de radicaux chez moi que chez vous. Regardez Howard, elle a parlé en priorité à ses électeurs : ces indécis et ces indépendants qui font usuellement basculer l’élection. Résultat, elle a gagné à Two Rivers mais a été sanctionnée par les électeurs de l’aile gauche à Arcadia.
Mais vous n’êtes pas Jenny Howard. Vous n’êtes pas une riche femme blanche incapable de parler aux minorités. Et je crois sincèrement que vous parlez aux électeurs au delà du Parti Progressiste. Je suis conservatrice et pourtant, je voterai pour vous si vous vous décidez.
C’est très gentil à vous Elizabeth mais honnêtement, je pense que vous avez beaucoup plus de chances que moi d’y arriver un jour. Il me reste quoi? Une? Deux chances peut-être? Et pour peu que j’en manque une et c’est terminé de ma carrière.
Sauf que vous ne perdrez pas Carrie ! Ça fait 12 ans que les progressistes se cherchent un chef et personne n’irait se plaindre que quelqu’un soit trouvé pour le devenir. Je suis même sûre que Pete Page n’aurait pas été candidat si vous l’aviez été, il n’aurait pas pris un tel risque. Et puis vous avez la chance incroyable d’être la Gouverneure de Fort Oak, l’État que tout le monde convoite où vous êtes déjà populaire. Je suis sûr que la moitié des Gouverneurs de ce pays préfèrerait être à votre place pour servir leurs ambitions. Vous avez le poste parfait et le profil parfait, je ne vois pas comment vous pouvez ne pas gagner la nomination. Et avec un peu de chances, vous tomberez sur un idiot comme Caldwell ou Murray et la victoire sera assurée.
Vous savez, vous me parlez depuis tout à l’heure de savoir si je suis ou non une bonne candidate. Mais la vraie et seule question est de savoir si je serais une bonne Présidente. Je ne veux pas être Présidente pour expédier des affaires courantes. Pourtant, même si ils m’aiment visiblement beaucoup, aucun fort oakien ne peut vraiment dire que j’ai changé sa vie, que je lui ai donné de nouveaux droits ou de nouvelles perspectives. Franchement, vous êtes incapable de citer une grande mesure que j’ai prise.
Et bien dans ce cas, vous avez trois ans avant les primaires pour faire de Fort Oak la vision de ce que sera la Fédération sous votre Présidence.
Les deux femmes virent revenir leurs époux respectifs. L’ancienne Vice-Présidente, visiblement soucieuse que la conversation reste entre les deux femmes, lança furtivement :
Enfin en tous cas, si vous vous lancez, appelez-moi. Je connais beaucoup de gens qui seraient intéressés par votre campagne et qui seraient prêts à vous aider.
Les deux femmes se levèrent ensuite pour retrouver leurs époux. Il commençait à se faire tard et le couple Owen n’allait pas tarder à rentrer à Waterbury. Les deux couples gagnèrent très lentement la porte d’entrée en discutant longuement. Une fois dehors, le couple Owen rejoignit sa voiture et Elizabeth accompagne la Gouverneure de Fort Oak jusque’à sa portière, pour lui donner juste avant son départ une petite enveloppe blanche. Elle lui fit un sourire, la salua une dernière fois puis regagna son mari sur le porche tandis que les portières claquaient et que la voiture officielle de la Gouverneure Owen démarrait.