Fédération-Unie

New Lysea Convention Center Hotel
Centre de conférences situé à New Lysea, dans l'Etat de Southymland.

Discours de William McManus (29/12/172)
William McManus continuait tranquillement sa campagne et avait décidé de jouer le grand jeu dans cet état plus que stratégique en dévoilant son grand plan social. Chose d'ordinaire assez extraordinaire pour un conservateur, cependant que son plan visait à maintenir un dialogue et un équilibre dans le jeu social. Il voulait apparaître comme le candidat de l'ordre social et du pragmatisme.
Il arriva devant la foule qui l'acclama, mais ce n'était que justice, il était en passe de dépasser le président pro tempore du sénat et il était à l'image d'une jeune frange du Parti qui ne se reconnaissait plus dans les actions dépassées des aînés et n'aspirait plus qu'à un conservatisme moderne.
Il se positionna face au public, sourit de ses plus belles dents et commença.

William McManus : Bonsoir mes amis,

Ce soir, je ne vais pas vous parler de l'armée, de nos vétérans, de quelques amis à moi ou de mes compagnons d'école. Non, je veux vous parler à vous tous car quand je m'adresse à la nation en tant que candidat, je ne m'adresse pas à quelques personnes mais à toutes, car ce sera vous tous qui seraient concernés par mes décisions de Président si tel est la destinée que vous me destinez. Aussi, je ne m'adresserais jamais à une seule frange de la population, mais toujours à toutes, mêmes celles que j'abhorre car c'est cela la Fédération-Unie. Je ne forgerais pas par ma politique de système de faveur pour telle ou telle personne car un seul principe universel doit conduire une politique conservatrice à l'heure du couchant du premier siècle, et ce principe c'est la justice. La justice c'est l'équilibre, c'est l'équité, c'est la récompense de l'effort à sa juste valeur, c'est tout cela que je vous adresse et vous souhaite de tout coeur de connaître et de reconnaître en votre prochain président ou présidente.

A ce propos, je crois que monsieur McCarty quand il tient des discours dans une académie militaire de Phylicie, ne correspond pas aux attentes des fédérés et donc ne doit pas devenir le candidat des conservateurs. Car ses propositions étaient totalement clientélistes et elles ne vont pas dans l'intérêt général et dans le sens de l'Histoire. Sa préférence pour les vétérans, dont il fait partie, ne sont pas justes et aucun patriote ne doit se croire obliger d'y adhérer malgré ce qu'il prétend. L'amour pour les anciens combattant fait battre le coeur de chaque fédéré, mais le système préférentiel que souhaite leur accorder McCarthy n'est l'apanage que de lui-même et du collectif Veterans for McCarthy. Si comme moi, McCarthy avait voulu proposer une solution juste aux problèmes que rencontrent les vétérans, comme bien d'autres, il aurait proposé un système de compensation pour permettre aux fils de la patrie d'avoir un accès gratuit et privilégié aux assistances de santé. Parce que s'il avait regardé par de-là l'électorat qu'il souhaitait viser, il aurait vu que d'honnêtes travailleurs qui donnent leur santé pour la Fédération-Unie méritent autant que les vétérans ces aides ! Prenez les sportifs qui sont la fine fleur du soft power fédéré. Ils s'usent vite la santé et eux aussi méritent leur part de congratulations et d'aides. Les fonctionnaires, les pompes funèbres, les chirurgiens, les personnels en maison de retraite, les gardiens de prisons, et j'en passe, vivent eux aussi des expériences traumatisantes avec parfois, je reconnais aux progressistes ce constat, des salaires trop bas pour se payer une bonne mutuelle et une bonne assistance psychologique. Et eux aussi doivent avoir un système spécial pour les services rendus à note nation.
Le problème de McCarthy c'est d'abord sa position surannée. Il se veut être un candidat qui rassemble aujourd'hui avec des slogans d'une autre époque. L'armée n'est plus le ciment électoral qu'elle était au temps où la guerre était encore trop courante. Aujourd'hui, et surtout pour ces présidentielles, il y a plus important. Il faut obtenir la présidence qui a été obtenu par les progressistes, non pas pour les réponses qu'ils ont apportés aux problèmes des gens, mais pour les avoir soulevé et notre parti a refusé de voir ces questions et s'est voilé la face, ce qui lui a coûté beaucoup. Et aujourd'hui, quand bien même mon concurrent s'intéresserait aux maux de notre temps, et non plus du sien, il apporterait de mauvaises réponses à des problèmes qu'on ne peut pas prendre à la légère.
Face à la montée des idées progressistes sur le plan social, il faut une contre-attaque conservatrice. Celle-ci ne peut se passer des constats progressistes et doit obtenir un compromis, c'est à dire un équilibre juste. C'est à la fois ce qui nous fera gagner la présidentielle et qui améliorera la vie de concitoyens à qui nous ne nous sommes jamais adressés à tort, bien entendu. Car il serait fou et faux de s'entêter avec nos vieilles idées en se ripolinant simplement de la peinture patriotique. Non, le conservatisme d'il y a cinquante ans n'est pas le patriotisme d'aujourd'hui. Il faut se renouveler et renouveler la manière d'appliquer le libéral-conservatisme sans quoi, notre parti est voué à l'échec. Nous sommes conservateurs, pas réactionnaires, il faut voir le temps qui passe et s'adapter, non se cramponner à des vieux constats périmés et tenir les mêmes discours qui auraient pu fonctionner du temps de la fleur de l'âge de McCarthy. En ce sens, cet équilibre social que je propose, sera un deal qui nous établirons entre l'état fédéral d'une part, et nos fleurons de l'assurance, de la banque et de la bourse pour créer un système fédéral mixte entre public et privé.

Ce que je désire c'est un système universel et unique d'assurance et de retraite par capitalisation. En ce qui concerne les assurances, il s'agira de créer une offre universelle que chaque assurance devra proposer en plus de celles qu'elle propose déjà et à laquelle elle sera contrainte d'accepter toutes les demandes. Ce ne sera pas une assurance pas chère avec des garanties à gogo, mais une offre proportionnelle, en somme, plus vous cotiserez plus vous aurez de couverture et ce, proportionnellement pour tout le monde. A côté de cela, il existera un fonds d'aide fédéral pour les petits revenus et les précaires, co-financé par l'état fédéral et une part des bénéfices du système universel des assurances, ce fonds sera capitalisé chez des banques garantes des sommes afin de faire prospérer la somme qui couvrira les précaires et les petits revenus tout en faisant tourner l'économie. De même, enfin pour les retraites qui sera à point. C'est à dire que vos cotisations vont être investies tout au long de votre vie et vont donc vous rapporter plus à la fin de votre vie que si nous les avions simplement garder sous un matelas. C'est un cercle vertueux, vous cotisez pour investir, votre cotisation crée immédiatement de la richesse et les dividendes qui vous sont dues seront votre retraite ! Ce système révolutionnera la retraite des classes moyennes et fera durablement progresser l'investissement et le niveau de vie des personnes âgées. Et dans la retraite aussi, il existera un fonds fédéral pour les précaires qui n'auraient pas travaillé assez longtemps, assez dur ou auraient des problèmes de santé les empêchant de travailler. Contrairement à ce que prétendent les progressistes, les conservateurs ont un coeur et lorsqu'on voit une personne handicapée par sa santé, on ne peut que lui venir en aide, de même quand on voit un abruti innocent qui a flâné toute sa vie plutôt que travailler. On ne va pas lui offrir une villa avec vue sur la mer, mais un minimum pour vivre.
Le système que je propose, ne sera pas plus complexe bien que notre pays soit complexe. Ainsi, je vous ai déjà dit mon désir d'abolir le salaire minimum fédéral pour faire un système qui s'adapte au coût de la vie de là où on habite, eh bien avec mon système, cette réalité suivra. Mais si vous voulez changer de lieu de vie et vivre dans une grande ville après avoir travaillé jusqu'à votre retraite en campagne, pas de soucis, nous aurons un bureau chargé d'aligner les retraites et couvertures selon la différence entre le coût de la vie avant et après votre déménagement.
Ce système-là sera surtout celui de l'égalité et de la responsabilité. Puisque chaque client qui donnera un Thaler aura droit aux mêmes couvertures et retraites, alors il appartiendra à chaque client de se montrer responsable et de juger quel budget il doit garder pour cotiser. Comme dans une boulangerie, quiconque possède un Thaler peut acheter une baguette de pain, c'est un système profondément égalitaire.
Cependant j'entends déjà dans le fond les socialistes me dire que dans une boulangerie certains ont 100 Thalers en poche, d'autres 2 et d'aucuns 2000. Je leur réponds que cette différence ne vient que du mérite et que celui qui n'a plus que 2 Thalers en poche, ou bien a été irresponsable dans ses dépenses, ou bien a été irresponsable dans sa vie professionnelle. On doit mettre chacun devant ses responsabilités car nous avons passé l'âge de tenir par la main, les citoyens et de les assister. Puisque vous avez la liberté d'utiliser de l'argent, vous avez la responsabilité de bien l'utiliser.

Ce système social sera mixte donc, ce qui lui promet un bel avenir devant lui, car rien n'est mieux géré que ce qui est géré par l'état et les entreprises privées. Quand le premier administre, la qualité n'est pas au rendez-vous à cause du monopole, du manque de concurrence, de la corruption croissante des administrateurs et il s'avance même vers un certain totalitarisme abject. Quand le second administre seul, c'est la concurrence déloyale, les coups bas et l'injustice, les politiques libérales que nous avons défendu par le passé, ont démontré cela et nous devons rebondir et proposé une solution nouvelle. C'est celle-ci que je vous ai présenté aujourd'hui.

Pour en revenir aux vétérans, à nos médecins légistes, à nos sportifs de haut-niveau, nos joueurs de poker, pour qu'ils puissent vivre décemment, il leur faut un système adapté. Le mien ne semble pas correspondre avec eux, puisqu'il se base sur un parcours long de cotisation et régulier, or ces gens-là ne peuvent pas, du fait de leur condition de travail, répondre à ces critères. Eh bien, nous devons les voir comme des handicapés dans la définition du travail méritant que nous avons. Puisqu'un sportif de haut-niveau ne peut pas travailler toute sa vie, il lui faut un fonds d'aide pour qu'il jouisse d'une couverture santé, d'une retraite, d'une bonne mutuelle tout au long de sa vie. Comme un médecin légiste, un chirurgien en soin palliatifs ou un vétéran peut avoir besoin d'une assistance psychologique régulière, on doit leur accorder une aide pour qu'ils aient une couverture santé qui couvre cela sans qu'ils aient à payer des cents et des mille. Ainsi donc, je fonderais en plus du Fonds d'Aide Fédérale Sociale, un Fonds d'Aide Fédérale Spéciale qui permettra les adaptations parmi lesquelles celles que je vous ai présenté, mais bien entendu j'en préconise bien d'autres.
Ces FAFS permettront donc de répondre par de vraies réponses à de vraies questions. Contrairement aux électoralismes de McCarthy, je veux un système juste, légitime et universel. Et non pas de promesses pour ses amis, faites devant ses amis.

Contrairement aux systèmes de sécurité sociale et de retraite publique que les progressistes proposent, mon système est pragmatique, réaliste et fédérateur. Et si nous ne proposons pas une solution comme celle-ci aux élections présidentielles alors que le fer de lance des progressistes, est justement ces systèmes sociaux qu'il faut rénover en Fédération-Unie, moi je vous le dis sans détour, la Présidence de la République va nous passer sous le nez comme la dernière fois. Si on continue d'éviter le problème, on va droit dans le mur. Il faut savoir s'adapter aux aspirations nouvelles du peuple, le peuple réclame une politique sociale plus juste, il faut savoir y répondre sinon on devient archaïque et on tombe en désuétude au profit des progressistes.

Je vous le dis tout net, si vous voulez un Président Conservateur, déposez un bulletin non-blanc et ne votez ni Rhodes, ni McCarthy !

Applaudissements mêlés de rires du public

New-Lysea, je te remercie pour ton soutien !

William quitta la scène sous les applaudissements et alla débriefer avec son équipe de campagne plus ou moins enthousiaste des derniers sondages. Il serra des mains en sortant, beaucoup de mains de ses partisans, signa quelques autografes mal-orthografiés car il commençait à se fatiguer, prit quelques selfies avec des fans et s'en alla dormir dans la voiture qui l'emmènerait vers son prochain lieu de meeting.

Après plusieurs semaines de campagne, Victoira avait rallié le sud pour discourir dans un été clé pour la nomination : Southymland. Défaite la veille lors du caucus de Fort Oak, la candidate avait à coeur de rebondir avec une grande victoire.

Bien que conservateur, cet état était plus qu’important dans la course à l’investiture. Victoria se savait capable de l’arracher à ses rivaux, elle allait donc mettre toute l’énergie nécessaire pour y parvenir.

Alors que la salle de conférence de l’hôtel se remplissait, Victoria relisait une dernière fois ses fiches avant d’entrer sur scène. Lorsque la lumière s’éteignit au dessus des sympathisants, la foule commença à ovationner la maire de Millport qui arrivait sur l’estrade.

Barrett : Bonsoir New Lysea!

Merci infiniment d’être présents derrière moi dans cette campagne pour dire que de nombreux sympathisants progressistes croient en la vision que je porte. Une vision basée sur le rassemblement d’une famille politique, mais surtout d’une nation, divisée par des décennies de bipartisme institutionnalisé. Je ne veux plus que mon pays se déchire davantage. Je propose un programme de conviction et de combat mais tourné vers l’unité primordiale de la Fédération!

Cette unité de la nation, elle passe déjà par la création d’un pays ou chacun peut s’exprimer librement pour participer à la construction d’une société plus juste. En bref, une véritable démocratie telle qu’elle fut pensée par ses pères fondateurs il y a des siècles. Je me veux en Présidente connectée au peuple. Je permettrais l’ouverture de plateforme numérique d’expression des doléances, tant aux échelles locales que nationales, afin que chaque citoyen puisse faire parvenir à Saint Paul ses propositions.

Tiens, parlons de Saint Paul. Une capitale fédérale qui concentre les critiques de candidats qui, en critiquant un prétendu système, veulent se donner des accents populistes. C’est notamment le cas de James McCarthy. Le Président du Sénat, lui-même, qui peste contres les prétendues élites de Saint-Paul. Mais où va le monde? Être le premier des sénateurs et se plaindre que les élus ne sont pas connectés? Et bien malheureusement, il fait partie de ces élus, qu’il le veuille ou non!

Mais faire partie des élus de la nation n’est pas une insulte, à la condition seulement qu’il ne s’agisse pas d’une habile manoeuvre d’enrichissement personnel, sans se soucier de l’émancipation du pays. J’en ai suffisamment parlé dans cette campagne, je ne reviendrais pas sur mes propositions pour lutter contre la corruption des élus.

Je serais fière d’être une élue de Saint Paul, de représenter les citoyens qui m’auront élue. J’irais à la President’s House avec le seul objectif de vous servir et de faire grandir encore davantage cette nation, déjà bien encouragée par l’action de la Présidente Chelsea Campbell, que je veux saluer ce soir, ainsi que son Vice-Président et l’ensemble de son cabinet.

Une longue ovation gagna la salle en hommage appuyé à la Présidente Campbell, le Vice-Président et le cabinet de la Présidente. Victoria n’avait jamais caché sa proximité idéologique avec la Présidente et voulait profiter de la popularité de cette dernière chez les progressistes.

Je l’assume, c’est dans la continuité de l’Administration Campbell que je veux me placer. Continuer dans la voie qu’elle a tracé sur le brûlant sujet des armes à feu sera mon objectif, avec toutefois un texte plus ambitieux, plus adapté au climat actuel où, nous le voyons, la réglementation actuelle n’est pas suffisante. Je veux également continuer de développer de nombreux partenariats en Phoécie, comme elle a su le faire ces huit dernières années.

Alors oui, je veux poursuivre dans la voie qui fut celle de ces huit dernières années et je n’ai pas honte de me présenter devant vous pour tenter de porter l’héritage de Chelsea Campbell. Cependant, cela ne m’empêche pas d’avoir mon style et mes thèmes de prédilection forts. J’accorderais une importance toute particulière au sujet du changement climatique, aujourd’hui encore assez peu évoqué dans le pays industrialisé dans lequel nous vivons. Je propose une transition à toutes les échelles : locale, nationale, entrepreneuriale ou encore internationale. Cet engagement ira des subventions aux associations locales jusqu’à une position de leader mondial dans les grandes conférences sur le sujet pour ré-hausser les objectifs de chacun. Face à l’ampleur du défi, nous avons besoin de la mobilisation de tous : pays, citoyens, associations et entreprises! Et je veux prendre le rôle de celle qui fédérera toutes les bonnes volontés vers cet objectif!

Alors ce caucus est primordial pour l’identité du candidat progressiste à la President’s House. Je défends la ligne qui fut celle du gouvernement pendant 8 ans, bref, une ligne de rassemblement de ce pays. Je vous en conjure, ne cédez pas aux tentations utopistes et sectaires proposées par certains dans cette primaire. Choisissez la force progressiste, la force de l’unité de cette nation.

Merci beaucoup New Lysea!

Victoria salua la foule massive de la salle de conférences. Après de longues dizaines de secondes sur l’estrade, elle descendit serrer des mains et profiter du buffet massif installé en fond de salle avec ses sympathisants. Environ une heure après la fin de son discours, son directeur de campagne la fit venir en coulisses pour débriefer l’intervention.

— ★★★★ —

Meeting à New Lysea - Southymland
Glassberg - Barrett 175

Vainqueure quelques mois plus tôt de la primaire progressiste de Southymland, Victoria, désormais candidate à la vice-présidence, avait été mandatée par le sénateur Glassberg pour venir discourir dans le deuxième plus grand état du pays, réputé comme difficilement remportable pour les progressistes.

En revanche, à New Lysea, elle savait pouvoir tenter de remporter de précieux sièges au Congrès, indispensables pour gouverner par la suite.

Victoria se souvenait bien de cette salle. C’était ici qu’elle avait tenu en marge de la primaire le meeting qui avait engendré sa victoire dans ce grand état rural.

Alors que la salle se remplissait de supporters et de goodies à la gloire du sénateur indépendant de Fort Oak, Victoria discutait encore dans les coulisses de la salle avec des membres de l’équipe de campagne.

Quelques minutes plus tard, elle monta sur la scène sous les ovations appuyées des sympathisants progressistes dans la salle. Elle alla directement s’installer derrière le pupitre mais resta silencieuse quelques secondes, tout en saluant de la main la foule.

Bonsoir New Lysea!

Quel bonheur que de revenir ici, comme pour la campagne des primaires. Aujourd’hui maintenant, le contexte est très différent. Nous ne battons plus pour empêcher l’accession à la nomination d’un candidat sectaire comme candidat progressiste. Nous nous battons pas non plus pour empêcher un sénateur hypocritement transpartisan de s’installer à la President’s House. Nous nous battons pour installer au sommet de l’état un homme vecteur de progrès social, économique et environnemental.

Tout d’abord, nous devons élire un ticket cohérent et surtout clair sus ses intentions et ses positionnements. Le sénateur McCarthy nous explique être le plus à même de rassembler car il a nommé une colistière indépendante. Elizabeth Reid elle même a désapprouvé, affirmant de jamais s’être réclamée indépendante mais bien conservatrice. En réalité, il y a là en réalité une tentative d’enfumage de la part des conservateurs. Non, le ticket de James McCarthy ne rassemble pas plus que celui de Lucas Glassberg. Alors certes, j’entends sa réponse. Le mot indépendance souligne le fait de ne pas être encarté. Alors pourquoi diable est-elle venue chercher des poux à notre candidate à Two Rivers qui a osé dire qu’elle était indépendante, tout en précisant deux mots plus tard le soutien du Parti Progressiste?

Je vais vous dire, c’est même exactement l’inverse. Le sénateur McCarthy a pour ambition en réalité de rassembler le top 1%; peut-être le top 2% ou au mieux, soyons fous, le top 10%. Nous nous avons l’ambition de rassembler tousses autres. Les oubliés du capitalisme démesuré et sans règles qui composent la majorité de cette nation. Alors oui, nous ne nous adressons pas aux millionnaires et milliardaires qui ne pensent qu’à leur profit. Ceux qui, en revanche, veulent participer au progrès économique et social de cette nation sont les bienvenus.

Nous nous adressons donc aux plus pauvres, aux familles, aux descendants d’immigrés, aux classes moyennes, aux chômeurs, aux retraités, aux artisans, aux agriculteurs, aux syndicalistes, aux fonctionnaires, aux ouvriers, aux salariés, aux militants et à tous ceux qui veulent que cette nation avance vers le progrès. On ne mesure pas la force d’une nation à son nombre de milliardaires mais bien à sa manière de composer avec les 90% autres de la population.

Mais aujourd’hui, notre ticket dérange beaucoup selon toute vraisemblance. Je ne sais pas si je dois être honorée d’avoir été pendant de nombreuses minutes au coeur de l’intervention à New Lancaster du candidat conservateur. Toujours est-il que ce dernier a tout fait pour me décrédibiliser, m’accusant d’avoir accepté le poste de colistière uniquement pour me donner une chance de percer au niveau fédéral. Dans le même temps, il dénonce l’incapacité du sénateur Glassberg à rassembler le parti. Il a fait le choix de l’ouverture vers le courant modéré, et qui de mieux pour le représenter que son candidat lors des primaires? En nommant une ultra-conservatrice méprisante comme Elizabeth Reid, vous avez également fait la même chose, vous vous êtes ouvert à une branche de votre courant idéologique qui n’est pas le votre.

Il m’accuse de vouloir me crédibiliser aux yeux des modérés de mon parti. Les millions de sympathisants progressistes venus m’apporter lors des primaires un soutien m’apparaissent déjà comme une preuve de la crédibilité qui est la mienne. Je veux par ailleurs souligner le mépris affiché de ce sénateur pour les élus locaux. À l’entendre, on croirait qu’on ne peut absolument rien faire à l’échelle locale et qu’il faut être un grand sénateur pour être respectable. Après avoir méprisé les électeurs de Luke Glassberg, les jeunes qui ne comprennent rien pour n’avoir rien vécu de la vie, les femmes ayant avorté, ce ticket méprise désormais les élus locaux. Mais malgré ce mépris presque assumé pour tant de fédérés, ce sénateur se revendique le candidat du rassemblement, celui capable d’unifier autour de son nom et de sa clivante colistière notre si belle nation.

La foule hua le ticket conservateur.

Ensuite, le sénateur McCarthy a attaqué notre programme dépensier et la mise en place de nouveaux impôts qui allaient en découler. D’après lui, la majorité des électeurs de Lucas Glassberg fuiraient en apprenant de nouvelles taxes. Mais ce sénateur oublie quand même les gains très importants en pouvoir d’achat pour les fédérés du programme de Lucas Glassberg. Tout d’abord, pour parler de l’université gratuite représentera une véritable bouffée d’air pour des centaines de milliers d’étudiants qui ne rentreront plus sur le marché du travail avec des dettes étudiantes astronomiques.

La foule applaudissa la maire de Millport tandis que des jeunes agitaient des pancartes « Students For Glassberg » ou encore « Free University ».

Ensuite, l’assurance santé universelle permettra tout d’abord à des millions de fédérés de ne plus financer une assurance privée onéreuse. De plus, les prix des services médicaux et particulièrement des médicaments seraient très fortement diminués. Allez donner en Phoécie les prix des médicaments ici et regardez les réactions effarées que vous pourrez remarquer. Ce que nous proposons n’est pas une grande révolution inédite au monde, mais juste un retour à la normale par rapport aux autres pays occidentaux; nos voisins du nord comme nos amis phoéciens.

De nombreuses pancartes « Médicale For All » s’élevèrent de l’assistance qui applaudissait.

Revenons maintenant sur la question du déficit qui semble obséder le candidat McCarthy, comme quoi les vies ne comptent pas beaucoup face à l’argent. Ce qu’a dit à Sun Valley l’auteur Jasper Callahan était d’ailleurs extrêmement censé. Les conservateurs brandissent le chiffre d’un endettement équivalent 60% du PIB. Mais même en prenant la version pessimiste qui affirmerait que l’état n’accumule des dettes depuis 20 ans, nous serions à un endettement annuel d’une valeur de 3% du PIB. Comparer un endettement qui s’étale sur plusieurs décennies à la productivité annuelle d’un pays n’a absolument aucun sens. Alors c’est certain que le chiffre de 3% annuels ne permet plus d’effrayer les masses et de les faire adhérer à un projet basé sur les peurs de la population. Mais le sénateur McCarthy veut venir parler déficit budgétaire? Qu’il le fasse en étant honnête devant les citoyens et présentant des chiffres non pas dans l’objectif de les effrayer mais bien de leur dresser un bilan fidèle de la situation du pays.

Le sénateur McCarthy vante d’ailleurs sa capacité à travailler avec tous. C’est effectivement une qualité et c’est d’ailleurs bien pratique, de fait, de pouvoir changer d’idées en fonction du vent qui tourne. Dans sa déjà longue carrière politique, le sénateur Lucas Glassberg a toujours été fidèle à ses combats, continuant de défendre sans relâche les oubliés et c’est notamment le cas des LGBT qui ont été défendu par le sénateur Glassberg bien avant que ce combat soit populaire.

Autre sujet de société brûlant dont nous parlons sans craintes : l’IVG. En tant que femmes, je suis atterrée d’entendre les ultra-conservatrices Elizabeth Reid et Madison Jenkins traiter implicitement de criminelles les femmes ayant avorté. Ces dernières passent leur temps à nous expliquer en quoi avorter est mal. Personne au sein du Parti Progressiste ne veut leur imposer d’avorter. Mais pourquoi ne pas laisser aux femmes la liberté de faire ce choix? Pourquoi ajouter au malheur de ces femmes votre odieux mépris? James McCarthy a dit et je le cite à New Lancaster : « Cet attachement profond à la Liberté est quelque chose qui m'a toujours parlé et même guidé dans mon parcours politique. » Alors la liberté, ciment de notre nation et de son union, marcherait pour les investisseurs et le capitalisme mais ne devrait pas exister pour les femmes. Aujourd’hui, même les plus conservateurs des phocéens occidentaux ne proposent pas une telle attaque contre un droit si fondamental pour les femmes. À nouveau, une remise à niveau s’impose.

Vous le savez, je suis attachée aux services publics et à leurs agents. Je suis attachée donc au service public de la sécurité intérieure : la police. Je suis attachée aux conditions de travail de nos agents et de nos officiers dont le travail est rendu infiniment plus ardu par la présence face à eux de criminels armés, et légalement s’il vous plaît, jusqu’aux dents. Les conservateurs hurlent contre nos propositions en matière de régulation des armes à feu en hurlant que les honnêtes citoyens ne pourront plus se défendre contre les criminels. Mais ces mesures permettent de donner aux policiers davantage de sécurité dans l’exercice de leur fonction et leur donnent les moyens de se faire respecter face aux criminels armés en toute légalité qui sont responsables des dizaines de morts annuelles dans des fusillades barbares. Les conservateurs nous reprochent d’accuser les armes. Oui les criminels doivent être traduits en justice et sévèrement punis mais n’oublions pas qu’ils n’auraient pas pu tuer sans l’arme qu’ils avaient dans les mains. C’est pour cela que nous proposerons au Capitole une série de mesures visant à contrôler la circulation d’armes à feu dans notre pays.

Vous avez bien entendu, c’est au Capitole que nous porterons ces mesures. En tant que progressistes et donc de démocrates, nous sommes très attachés au respect des droits des différentes assemblées législatives, aux échelles fédérales comme locales. Aussi, je considère que, même si il est comme je l’espère élu 40e Président de la Fédération Unie, le sénateur Glassberg ne pourra appliquer son programme de progrès que si il bénéficie du soutien de majorités soudées au Capitole. Et pour cela, il faut voter, à Southymland comme ailleurs, en faveur des candidats progressistes à la Chambre des Représentants. Il faut également massivement voter pour les progressistes aux élections gouvernatoriales, tant pour permettre un véritable progrès social et sociétal dans cet état que pour augmenter le nombre de sièges progressistes au Sénat. Et bien sûr, maximiser le nombre d’élus progressistes au Congrès de Southymland, c’est dire non au gouverneur sortant, si prompt à vanter la liberté économique dans son état, qui masque pourtant l’absence totale de liberté sociale pour les femmes ou les LGBT notamment.

Je le sais, je suis ici dans un état historiquement conservateur. Mais, je suis une progressiste. Et parmi les définitions de l’idéologie progressiste, il y a la lutte pour l’abolition des trop anciennes règles devenues caduques. Je vous propose donc, en votant progressiste, d’effacer l’une d’elle : celle qui stipule qu’un progressiste ne peut pas gagner à Southymland!

Vive le progressisme! Vive la Fédération!

Victoria fut rapidement ovationnée par l’assistance. Alors que la salle, debout, scandait « Feel the Berg! Feel the Berg! », Victoria salua de la main la foule de sympathisants puis descendit de la scène à la rencontre des spectateurs du premier rang.

Après une bonne dizaine de minutes au contact du public, Victoria quitta la scène pour rejoindre les coulisses et débriefer le meeting.
— ★★★★ —

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Célébration de la Saint Aidan
Mercredi 17 mars 187
En ce jour de Saint Aidan, une association southymlandaise de descendants d’immigrés de Claddagh avait loué cette salle d’un hôtel de New Lysea pour faire la fête. La salle était bien remplie, particulièrement à l’approche de la retransmission de la parade de New Lancaster.

En campagne dans l’État pour les primaires, Jenny avait été invitée par les organisateurs à passer la soirée avec les fêtards. Vêtue de vert, elle serra de nombreuses mains en arrivant. Puis, près d’une demie-heure après son arrivée, alors qu’elle discutait avec une choppe de bière à la main, un organisateur lui tendit un micro en lui proposant de prendre la parole.

Bonjour à tous et merci de m’accueillir !

Quel plaisir pendant une campagne électorale de prendre un peu de temps pour festoyer, ça finissait par le manquer. Franchement, si je dois vous donner un bon conseil, ne vous présentez pas aux élections. Mais de toute façon c’est inutile, vous m’avez déjà comme candidate !

Mais permettez moi quand même de parler quelques instants de politique au milieu de cette fête. Aujourd’hui, ce sont des communautés de notre nation qui célèbrent la Saint Kenneth et de la Saint Aidan. Ce sont évidemment des événements festifs qui pour beaucoup, et j’en vois ce soir, sont davantage une occasion de festoyer que de faire de la politique. Pourtant, ces fêtes illustrent la diversité de notre pays. Nous sommes une nation d’immigrés. Une très faible part des fédérés ont des origines tribales et donc locales. Soyons honnêtes avec nous-mêmes en reconnaissant que nous ne sommes pas tous fédérés. Notre pays a été construit sur des vagues successives d’immigration de différents pays et nous ne devons pas renier cet héritage.

Présidente, je ferai tout pour protéger la coexistence des différentes cultures qui nous ont construits. Présidente, je veillerai à préserver l’ouverture d’esprit qui a fait la force et la grandeur de ce pays. Nous ne sommes pas une nation qui doit se fermer mais s’ouvrir et ces fêtes nombreuses à travers le pays marquent que cette ouverture est une force et non une faiblesse.

Bien, assez parlé pour ce soir ! Joyeuse Saint Aidan à vous !

Jenny souleva sa choppe de bière avec un grand sourire et cria « Santé » à l’unisson avec les membres de l’Assemblée. Elle resta ensuite deux heures avant d’aller à l’hôtel.

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Rencontre entre Arthur Baker et des jeunes militants conservateurs à New Lysea, Southymland
23 novembre 195

Alors que la campagne des primaires conservatrices se poursuivait, Arthur Baker s'était rendu à New Lysea afin d'y rencontrer les jeunes militants du Parti Conservateurs. Pour le candidat qui avait été classé très à droite en 191 son objectif est de lisser son image mais sans pour autant se plier devant les progressistes. Accueillit chaleureusement par les jeunes présent il pouvait mesurer son statut de favori dans cette élection au applaudissement.

Bonsoir New Lysea !

Quel plaisir de vous retrouver une fois de plus, de retrouver votre énergie, de retrouver votre motivation, de retrouver votre envie de changement et de rupture propre à la jeunesse. Mais vous, contrairement à la jeunesse de gauche vous avez choisi la voix de la raison et non celle de la lutte vaine pour des causes purement idéologique comme la fin d'un prétendu patriarcat ou encore de l'instauration d'une égalité parfaite entre tous les individus du monde. Non, vous vous êtes dans le réel, dans le concret et vous avez tout mon soutient dans le combat culturel que vous mener au sein des universités et autres écoles !

Applaudissements.

En tant que Président de la Fédération Unie, je mènerais une grande politique de réforme des universités qui se divisera en deux grandes parties. La première de ces parties visera à rendre plus autonome encore les universités sur la sélection des étudiants, les frais d'inscription ainsi que le mode de gestion de l'université en elle même. Ce choix que je fais en faveur de l'autonomie c'est un choix de confiance envers les établissements et les étudiants. Je crois que l'État doit laisser les universités décidés seul de leur mode de fonctionnement. Plus de liberté n'a jamais fait de mal à qui que ce soit et je suis persuadé que cela améliorera l'éducation des étudiants.

Applaudissements.

La seconde grande partie visera à empêcher les délires progressistes de rentrer dans l'université. Non, nous ne voulons pas de vos théories farfelues et de votre mode de pensée imposer à tous dans les facultés. J'assumerais pleinement d'être auè premier plan de la lutte contre les dérives du progressisme intégrale qui ne font que tiurer vers le bas les étudiants. Ma réforme, je le sais provoquera des émois parmi les étudiants d'extrême-gauche et j'aurais alors besoin de toute la jeunesse de droite pour lutter pied à pied partout ou cela sera nécessaire !

Applaudissements.

Je crois que vous êtes des éléments cruciaux dans le combat politique et n'hésiterais jamais à faire appel à la jeunesse pour puiser dans ses réserves immenses de talents et d'énergie. Vous demandez à êtres écoutés, vous demandez à être en première ligne, je vous y mettrez. Charge à vous maintenant d'être au rendez-vous et de ne pas hésiter quand on vous appellera ! Aujourd'hui je vous appel moi, à vous mobiliser derrière ma candidature qui est la seule à porter un projet de rassemblement capable à la fois d'arriver aux responsabilités mais aussi de vraiment réformer le pays.

Applaudissements.

Je crois en la jeunesse et je vous demande en retour de croire en moi. Cette fois, avec vous, je ne doute pas de nos chances de victoire et au soir des élections la Fédération Unie sera rouge et pleine d'espoir pour l'avenir !

Que le sort vous bénisse et que le sort bénisse la Fédération Unie !

Les personnes applaudirent et Baker passera une heure à répondre aux questions des jeunes avec humour ou sérieux selon la question mais toujours dans la bonne ambiance.

Fédération-Unie

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