Discours auprès de victimes de VSS ou familiales au Sun Valley Convention Center
Sun Valley, Rochester
8 Août 203
Pour cette avant-dernière grande action de campagne, le Whip de la Minorité avait choisi de retourner dans un Etat devenant presque une routine pour lui : il s'exprimait dans l’Etat du Rochester, qui plus est dans la même ville de Sun Valley ! Officiellement, ce choix était motivé par l’amour porté par Nicolas Edwards à ce territoire, mais il s’agissait plutôt d’un choix stratégique dans un Swing State qui semblait à la portée du candidat progressiste.
Ainsi et afin d’aborder un sujet important pour lui, il avait convié plusieurs dizaines de milliers de citoyens à cette rencontre, de façon totalement gratuite mais pour l’occasion non disponible à l’achat. Et la raison était bien particulière, car le choix du public l’était tout autant ; en effet, Nicolas Edwards avait fait le choix de rencontrer des femmes, enfants ou familles victimes de l’horreur des agressions sexistes et / ou sexuelles. Ce sujet avait été une priorité énoncée dès sa première élection gouvernatoriale : il était désormais temps de l’aborder sans tabou dans ces élections présidentielles.
Alors, Nicolas Edwards avait pris du temps avant la présentation du discours pour longuement discuter avec celles et ceux qui le souhaitaient, pour pouvoir les écouter et entendre leurs témoignages. D’ailleurs et durant ce moment, le Whip de la Minorité pu entendre en entendre un à la fois inspirant, mais aussi parfaitement révélateur de ce qui ne va pas dans le traitement des cas de violences familiales. Alors, il avait choisi cette histoire - avec évidemment le consentement de la personne concernée - pour la raconter au public lorsque cela aura commencé.
Bien, il était d’ailleurs enfin temps pour lui et l'événement de commencer, de nombreux journalistes étaient présents pour l’occasion et commençaient à s’impatienter. Prêt à entrer sur scène, l’équipe de campagne du candidat investi pour le Parti Progressiste démarra l’hymne fédéré, qui fut chanté en coeur et avec émotion par l’ensemble de la foule présente. Ils n’étaient pas venus pour ça, mais n’allaient pas refuser de pouvoir prouver leur attachement à la Fédération et à ses valeurs. Alors, après ce moment d’unité collective, le candidat progressiste - devenu une véritable célébrité grâce une campagne menée avec les tripes et honneur - entra sur scène, sous une foule inédite d’applaudissements, de divers slogans et encouragements qui résonnaient dans toutes les parois de la salle !
Cette liesse populaire en venait à faire trembler l’enceinte, à un point que Nicolas Edwards n’attendait pas. Néanmoins, il n’allait pas se plaindre de pouvoir s’exprimer devant un public entièrement acquis à sa cause ; celui-ci n’en espérait pas tant mais était toutefois ravi. Alors, après un certain silence, il put commencer à s’exprimer.
Mes amis, mes frères fédérés,
Quel honneur de me retrouver une fois encore dans cette salle, avec ce public si spécial et pour parler d’un sujet absolument prioritaire si les fédérés m’accordent le mandat de Président de la Fédération Unie. Je suis fier de me trouver au Rochester en prouvant mon attachement à ces lieux, mais je suis d’autant plus fier aujourd’hui de pouvoir vous parler de la lutte contre les violences - qu’elles soient familiales, ou qualifiables en Violences Sexistes et Sexuelles - et qui est depuis ma tendre enfance un sujet que je ne cesserais de défendre.
Vous le savez sûrement puisque vous êtes là, mais cet événement n’était pas commercialisé, avait pour objectif de parler d’un sujet majeur après avoir élaboré un solide conjointement avec les associations qui connaissent à la perfection ces sujets mais également auprès d’un public véritablement touché par des drames qu’il faut plus que jamais et définitivement enrayer.
Avant de passer à la présentation de mes mesures sur ces domaines, j’aimerais vous raconter et lire le témoignage de Kevin, désormais jeune adulte mais jeune adolescent à l’époque des faits. Evidemment, je ne me permets de parler de cette situation qu’après avoir obtenu le consentement de Kévin pour pouvoir la raconter et en tirer le bilan le plus fourni possible.
Alors, Kévin est à l'époque un garçon de 12 ans, encore à mi chemin entre l'âge adulte et l'enfance. À cette époque, il devrait découvrir le monde sociale, s'amuser, profiter de son innocence… pourtant, Kévin n'est pas comme les autres garçons. Lui, il ne sourit pas : victime de nombreuses crises de panique en cours et se sentant constamment en proie au monde social, cet enfant est très anxieux et renfermé sur lui. Les enfants se moquent de lui ; espérant que cela se déroule mieux chez lui, le personnel éducatif parle de son état à ses proches et leur conseille d'aller voir un psychologue.
Malheureusement, le mal ne se trouve pas que sur les branches : il s'est propagé en partant de la racine, détruisant jour après jour la once de gaieté et de capacité à se sentir aimé dont il disposait. En effet, voilà où était le mal : son père, un homme d'apparence respectable, mais en réalité alcoolique, fou et viscéralement dangereux. Dès son plus jeune âge, Kévin a subi des comportements intolérables : régulièrement oublié lorsqu'il s'agissait d'être nourri ou de bénéficier d'attention, son père alla jusqu'à le laisser dans son bain, plongeant ainsi le bébé de l'époque dans un état critique et presque mortel.
Et en grandissant, le supplice ne faisait que s'accentuer, avec un sentiment d'abandon et de rejet cette fois-ci conscientisé et pleinement ressenti par un enfant meurtri au plus profond de lui. Kevin allait à l'école ; trop souvent endormi à cause de l'alcool qui le rendait soit brutal soit amorphe, son père devait être réveillé par des cris stridents faute de quoi l'écolier ne pouvait se rendre dans ce qui était une échappatoire - pour le moment tout du moins -. Les années passèrent dans ces terribles conditions, et sa peine, elle, ne faisait que s'alourdir. En effet, après l'abandon et le manque de considération, la violence physique entrait en jeu !
Le soir, lorsqu'il jouait avec son frère, cette apparence d'un enfant normal paraissait parfois bien pâle, mutique et abattu. Son père eut alors une idée géniale : afin de "le renforcer et en faire un vrai homme", il demanda au frère de lui mettre des coups, de littéralement le battre. Un jeu pour lui ; un poignard planté en plein coeur pour le pauvre enfant. Une torture multifonctionnelle et parfaite pour anéantir un humain, sous toutes ses formes. De ce moment, Kévin ne sera plus jamais le même : incapable de ressentir de la confiance après avoir été trahi par ceux qui étaient censés le chérir, il ne parvenait plus qu'à voir du mépris chez les autres. Je ne développerais pas plus, mais cette horrible expérience fut complétée par du harcèlement scolaire, avec des camarades remarquant ce manque de confiance et qui en profitaient pour frapper cette coquille vide depuis bien longtemps.
Aujourd'hui, Kévin a réussi à trouver sa vraie échappatoire : il s'agit d'un brillant étudiant dans ses études, mais parvient toutes les peines à développer des relations sociales, à se sentir aimé et à ne pas avoir peur de devenir comme son père. Paradoxalement, il se hait pour ce que son père est et a pu lui faire ; il ne croit pas mériter d'être aimé, et a fini par considérer comme normal d'être abandonné. Pire, il rejette en bloc toute attention !
Encore une fois, je remercie Kévin pour son consentement, et j'aimerais lui témoigner ma plus sincère affection pour une personne qui plus encore que les autres, est doté d'un grand cœur. Merci Kévin !
A ces mots, la foule applaudit le courage de ce jeune adulte qui a accepté de révéler une partie de sa vie privée pour mettre en évidence l’importance évidente de se saisir de ces questions. La foule semble marquée, certains ont même le visage encore rougi par le témoignage et une ambiance assez lourde se fait sentir. En observant une telle réaction, Nicolas Edwards reprend en confiance, sait qu’il est désormais temps pour lui de marquer le coup en parlant de ses propositions.
Désormais, je crois que tout le monde comprend la nécessité de mettre fin à ce type de violences, qui provoque anéantissement d’enfants, une souffrance indélibile et la destruction tant psychologique que physique d’un être humain sensible, qui mérite comme tout le monde d’être aimé et écouté. Vous vous en doutez : je ne suis pas venu devant vous sans la moindre proposition, pour vous raconter un témoignage et m’en aller.
Non, je vais désormais vous détailler deux mesures du volet “Droits Sociaux” du Programme du Parti Progressiste, qui amélioreront je le crois véritablement les autorités dans leur lutte contre ces horribles comportements.
Bien, passons alors à ma première mesure : afin de s’assurer de la santé mentale des enfants à différents stades de leur vie, ceux-ci devront effectuer au moins une rencontre - qui pourra être prolongée gratuitement - avec un psychologue tous les deux ans, et dans le cadre d’une rencontre au sein de l’école ou autre institution éducationnelle. Cette mesure a plusieurs buts : pouvoir s’assurer de l’état mental de nos enfants, mieux les aider s’il est avéré qu’une défaillance se situe dans le cadre scolaire ou familial, pouvoir faire remonter les informations en cas de soupçon de violences familiales ou de harcèlement et ainsi pouvoir au mieux y répondre.
Le bonheur de la population passe en grande partie par la qualité de leur santé mentale, il est temps d’enfin s’en préoccuper réellement ! Une personne riche et malheureuse est peut être une coquille dorée, mais qui peut s’avérer être tout aussi vide que les autres.
Bien, nous pouvons alors en arriver à la seconde et dernière mesure de ce programme. Celui-ci attraie à la question des Violences Sexistes et Sexuelles : le viol deviendra imprescriptible ! Oui, il s’agit d’un crime sordide, l’un des plus graves que notre société peut connaître et qui plonge les victimes dans la dépression la plus totale, voire la mort.
Bien souvent, les viols sont commis par des gens puissants, des gens qui savent se protéger en faisant pression sur les victimes ; lorsque celles-ci osent enfin s’exprimer et révéler ce qu’elles ont pu subir, il est trop tard. Parlons aussi des viols commis dans le milieu familial et sur des enfants ; face à la violence extrême, ces enfants enfouissent les traumatismes qui ne peuvent ressortir qu’à l’âge adulte, avec là encore une prescription. Une prescription qui se basant sur un fait idiot de penser que de tels criminels peuvent avoir changé au point de ne pas mériter d’être condamnés, et qui en réalité ne protège que les criminels.
Mes amis, notre rencontre touche à sa fin. Je tiens tous et toutes à vous remercier pour votre formidable accueil, saluer Kévin pour son courage et rappeler à tous et toutes que rien n’est fait, qu’une potentielle victoire ne dépend que de votre mobilisation. Si vous voulez faire gagner les valeurs de progrès et ma candidature, diffusez partout nos idées !
Après ce discours, la foule se leva, acclama l’ancien Speaker à la Chambre des Représentants et pour rendre hommage à tous les crimes que ces personnes avaient subi, un silence de respect et solennel dura un peu plus d’une minute. Nicolas Edwards était fier de cet événement, quelque part un apogée pour une campagne qui allait bientôt se terminer - avec pour être honnête, peu de chances pour lui de parvenir à gagner -. Mais il comptait garder la tête haute jusqu’au bout de la dernière ligne droite, en défendant corps et âme les valeurs de son Parti et pour lesquelles il s’était engagé. Après ce moment de recueillement, un moment plus politique démarra, avec une équipe de campagne ayant préparé des tracts et des listes de contacts pour pouvoir enregistrer des nouveaux militants. Certains s’étaient inscrits avec plaisir pour participer directement au dernier jour de campagne de Nicolas Edwards.