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The Democrat

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Andrew Canales
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Enregistré le : mer. 12 août 2020 14:01

mer. 12 août 2020 14:15

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The Democrat est un média papier et numérique couvrant principalement l'actualité fédérée.
On le classe habituellement proche de l'aile gauche du Parti Progressiste.

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Melinda Breckenridge
Mort·e
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Enregistré le : ven. 30 juil. 2021 16:56

ven. 30 juil. 2021 18:02

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TheDemocrat.uf
Interview de Maria Astudillo-Diaz par Melinda Breckenridge à Windtown (30/07/191)

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Cette interview s'est tenue le 30/07/191 dans les locaux de The Democrat à Windtown.

M.B. : Bonjour Madame Astudillo-Diaz, je suis ravie de vous recevoir aujourd'hui dans les locaux de The Democrat. Cette interview s'inscrit dans le cadre de la campagne des élections primaires du Parti Progressiste. Jusqu'à présent, comment cela se passe pour vous ?

M.A.D. : Bonjour à vous aussi, je suis ravie d'être avec vous dans ce local de Windtown. Pour tout vous dire, la campagne des primaires se passe pour le moment plutôt bien de mon côté, nous venons avec Monsieur Clement d'obtenir le soutien du plus grand réseau syndical du pays. C'est une grande victoire !

M.B. : Au-delà du ralliement de ce syndicat très important pour l'électorat progressiste, vous et Madame Howard semblez significativement vous détacher comme favorites à l'investiture du parti. Certains analystes vous décrivent comme très proches l'une de l'autre sur le plan idéologique, c'est-à-dire à l'aile gauche du Parti Progressiste. Pouvez-vous nous dire ce qui différencie votre candidature de celle de Madame Howard ?

M.A.D. : Je pense que pour classer Madame Howard, ancienne tenante du populisme budgétaire, qui a voté pour le Président Buchanan à l'aile gauche du parti progressiste, il faut être réellement perché. Madame Howard est en campagne pour gagner l'investiture de notre parti : son plan d'investissements de 300 milliards de thalers est un pas vers l'aile gauche - même s'il est clairement insuffisant. Mais ça ne change rien ni à son passé politique, ni à sa vision de la diplomatie qui se fonde sur la ligne Chapman. Ce qui nous différencie, globalement, c'est notre vécu. J'ai déjà vécu les problèmes que nous dénonçons : les soucis financiers, les conditions de travail et de rémunération indignes, devoir se débrouiller seule. Madame Howard a hérité d'une entreprise qui gérait déjà plusieurs milliards de thalers. J'assume d'être une socialiste-progressiste, elle essaie de se rapprocher du centre de notre politique. Sa stratégie s'est avérée perdante plusieurs fois, je pense qu'il est temps d'essayer autre chose !

M.B. : Essayer autre chose, c'est justement ce que semblent vouloir les électeurs fédérés. Au Parti Progressiste comme au Parti Conservateur, ce sont des candidats moins inscrits dans l'establishment traditionnel - et donc moins modérés - qui semblent être plébiscités dans l'opinion publique. En tout cas, beaucoup plus qu'avant. Selon vous, à quoi cette évolution des attentes des électeurs est-elle due ?

M.A.D. : Je pense qu'après plus de vingt années de gouvernement modéré, la vigie portée vers le centre, les Fédérés ont réalisé à quel point la "modération" était une arnaque politique. Hormis des textes inattendus, comme le HOPE Act de Monsieur Page, rien n'a changé dans notre pays. L'Etat fédéral n'a aucunement pris ses responsabilités sauf quand il a été mis devant une crise majeure. Maintenant, le marasme laisse place à une nouvelle génération de leaders politiques, dont je suis fière de faire partie. Nous voulons réellement des changements concrets pour la vie de toutes les familles fédérées : sur la santé, sur l'emploi, sur l'économie en général. Je suis là avec mon colistier pour répondre à ces aspirations, ces espoirs de changement en faveur du plus grand nombre.

M.B. : Parmi tous les points que comporte votre projet politique pour la Fédération-Unie, quel serait l'élément phare dont vous aimeriez nous parler, celui qui induirait un profond changement pour le pays et ses citoyens ?

M.A.D. : J'aimerais revenir sur ce dont j'ai parlé avec des ex-salariés d'une entreprise automobile de Windtown ce matin. En effet, ces personnes qui n'ont aujourd'hui soit plus d'emploi soit sont à la retraite, elles travaillaient dans une usine de manufacture automobile. Cette filière faisait la fierté de notre pays il y a encore quelques temps ! Aujourd'hui, elle subit de plein fouet la concurrence internationale et le manque d'investissements en recherche et dans l'appareil productif de la part de ses dirigeants.
Le cas de la filière automobile est très intéressant, à mettre au prisme de la transition écologique qui est nécessaire. Aujourd'hui, des quartiers entiers sont dévastés par la détresse économique causée par un phénomène de plus en plus présent de désindustrialisation : je veux y mettre une halte durable. Pour réaliser ça, je veux que l'Etat fédéral mène d'immenses programmes d'investissements dans l'industrie, les services publics, les infrastructures.
Cette initiative pour le Développement National, ou National Development Initiative, elle prendra la forme d'un grand programme d'intervention économique de 1000 milliards de Thalers sur quatre ans. Elle investira dans une série de secteurs stratégiques, mais ici je veux parler de l'automobile : nous ferons revivre cette industrie. En effet, j'apporterai personnellement un soin particulier à faire de la Fédération-Unie le premier pays producteur de véhicules électriques, en recréant sur la route des milliers d'emplois, en mobilisant notre savoir-faire en recherche & développement, en revitalisant des territoires délaissés.
La main du marché qui nous guide vers la faillite à cause de la cupidité des puissants n'est pas une fatalité : la puissance publique, émanation démocratique de la volonté du peuple, peut apporter une réponse forte. Et ce sera bon pour l'emploi, bon pour le portefeuille, et bon pour le climat.

M.B. : Par quels moyens mobiliserez-vous les fonds nécessaires pour financer ce projet d'envergure, et comment comptez-vous orienter le marché de l'automobile fédéré face à ceux de la concurrence, notamment cathésienne, qui se mettront eux aussi certainement au pas de l'énergie électrique ?

M.A.D. : Comme je l'ai déjà exposé lors de la campagne, je veux organiser une "rupture fiscale" lors du prochain mandat. Cela se traduira par une réforme profonde de l'impôt sur le revenu des personnes et des entreprises pour qu'ils soient plus progressifs et pour qu'ils taxent les plus riches à leur juste part. Nous créerons aussi un impôt sur la richesse spécifique, pour les personnes qui gagnent plus de 25 millions de Thalers par an, à 90%. A côté, nous allons aussi cesser de soutenir les grandes entreprises et le complexe militaro-industriel. Pour se faire, nous couperons donc des subventions aux très grandes entreprises et nous réaliserons un audit pour savoir ce que nous pouvons transférer du budget de la défense vers l'investissement intérieur. En somme, les impôts baisseront pour une large majorité des fédérés, et nous procéderons à une réorganisation du budget fédéral actuel !

M.B. : Ne craignez-vous pas que les secteurs des grandes entreprises concernées vous reprochent de chercher à détruire leur dynamisme économique au profit de l'automobile, vous accusant ainsi de favoritisme ? Réduire le budget de la Défense signifie aussi moins d'interventions militaires extérieures. Avez-vous déjà un plan en tête ?

M.A.D. : Je pense sincèrement que les très grandes entreprises de notre pays ont assez de ressources pour assurer leur dynamisme économique. Et si ce n'est pas le cas, c'est la loi du marché qui s'occupera d'elles et fera émerger, je l'espère, des concurrents par le biais de très petites, petites et moyennes entreprises ! Car dans notre Initiative pour le Développement National, nous réserverons une large part des financements aux petites entreprises de notre pays - en particulier celles créatrices d'emplois et innovantes. Il n'y aura pas de favoritisme, l'industrie automobile est un symbole de la Fédération-Unie et la voiture un symbole de la liberté fédérée. De plus, nous financerons évidemment d'autres secteurs comme le rail, l'éducation, les énergies renouvelables, l'agriculture, et cetera…
Je n'ai jamais caché mon pacifisme et ma vision pour les affaires étrangères fédérées : moins de soldats déployés partout dans le monde, plus de coopération politique et économique. Je pense que le monde attend de nous bien plus qu'être la police, mais aussi que nous soyons garants du développement et de la paix. Cela rend nécessaire de nous interroger sur ce que sera la CEL d'ici le troisième siècle : un outil au service de la paix ou une épée au service des intérêts de ses membres ?

M.B. : Puisque nous parlons de diplomatie, il est logique de ma part de vous interroger sur les récentes passes d'armes entre le Boukakhstan et la Fédération-Unie. Vous vous êtes exprimée à plusieurs reprises en faveur des sanctions à l'encontre de la République eibadique. Paul Marshall semble ne pas hésiter à maintenir la position de fermeté qui est celle de la Fédération-Unie, n'hésitant pas à qualifier cette nation d'ennemie. Que feriez-vous si vous deveniez la prochaine Présidente fédérée, pour atténuer les tensions ?

M.A.D. : La première chose que je ferais, c'est aller voir la LENA pour leur assurer le bien-fondé des ambitions fédérées pour le développement et opérer un rapprochement économique et politique avec cette alliance. Par la suite, je me montrerai en effet ferme vis-à-vis du Boukakhstan, mais leur proposerai une main tendue pour apaiser les tensions entre nos deux pays.
Je crois qu'en ce qui concerne la stratégie, il m'apparaît logique que la Fédération-Unie doit opérer un pivot vers la Cathésie. Nous devons tout d'abord nous appuyer sur nos alliés sur place en renforçant nos liens avec eux, mais je n'hésiterai pas non plus à aller rencontrer le dirigeant du Sunyixian pour engager des pourparlers diplomatiques. Je crois que l'heure est venue à un apaisement de la part de notre pays, au moment où le durcissement intérieur et l'impérialisme intolérable qu'a décidé d'instaurer Novgrad sème le doute. Je ne serais pas surprise qu'il sème aussi le doute dans les rangs de l'Internationale : c'est une opportunité pour nous de mener la vraie bataille contre le communisme en utilisant nos forces que sont la démocratie, la bienveillance et le dynamisme économique.

M.B. : Le communisme, justement... Nombre de vos détracteurs, évidemment du côté du Parti Conservateur, vous accusent de socialisme et parfois de communisme. Qu'aimeriez-vous leur répondre ?

M.A.D. : Qu'ils aillent ouvrir un livre d'Histoire. Je m'assume socialiste-progressiste, c'est-à-dire autant attaché au libéralisme politique qu'à un État-Providence fort. De toute manière, toutes les personnes au Parti Progressiste qui ont un jour eu le malheur de proposer quelque chose qui va à l'encontre des intérêts défendus par les conservateurs, ou plus généralement les puissants, se sont retrouvés affublés de mots doux comme ceux-ci. Je pense que les fédérés n'ont plus peur du socialisme démocratique.

M.B. : Une peur du socialisme démocratique que cherchent pourtant à entretenir les candidats à l'investiture conservatrice. Comment jugez-vous, d'un point de vue global, le positionnement politique de ces derniers ?

M.A.D. : Là où le Parti Progressiste a poursuivi un changement idéologique progressif durant les seize dernières années, appuyé par la base militante progressiste qui a soif de changement, je pense que les élites du Parti Conservateur se sont complètement décomplexées. En effet, après seize années au pouvoir, il apparaît clair qu'ils ont "pris la confiance" et cherchent désormais à pousser un agenda radical et ouvertement contre l'intérêt des travailleurs fédérés. En somme, ils ont tout simplement décidé d'abandonner les petites moulures dorées et les fioritures dont l'aile modérée avait affublé leur idéologie. Je l'avais déjà pointé lors d'altercations avec une de leur étoile montante, Nicholas Page, qui s'assume quant à lui libertarien avec la même communication que le Vice-Président Caldwell à une époque.

M.B. : Enfin, comme c'est de coutume, j'aimerais vous interroger sur l'action de la Présidente sortante Nancy Chapman. Comment jugez-vous son bilan à la tête du pays ?

M.A.D. : La Présidente Chapman a réussi à maintenir à flots son mandat. D'un point de vue stratégique, elle a contenu la poussée progressiste lors de ses deux premières années au pouvoir en utilisant son véto contre un texte de contrôle des armes à feu, et en la jouant de façon bipartisane sur les nominations diplomatique.
Son mandat est cependant entaché par un Congrès conservateur qui a pris la décision d'ignorer ses plans économiques pour se concentrer sur des débats de société. L'Abortion Process Act ou encore la criminalisation de l'euthanasie, je ne suis pas sûre que Madame Chapman y tenait réellement. En attendant, la seule mesure économique d'importance de son mandat venait des progressistes, même si j'étais en désaccord avec son contenu qui réduisait les taxes sur les entreprises.
Madame Chapman a aussi eu le malheur de nommer des ambitieux dans son administration. Je veux bien sûr ici parler de son Secrétaire d'Etat, Paul Marshall, qui même s'il le nie a évidemment des prétentions présidentielles. La publicité du poste l'aura bien aidé.
Évidemment, sa grande réussite reste le Chapmancare. En introduisant son système de carepoints, elle a profondément réformé notre système de santé. Je pense que nous pouvons lui en être reconnaissants ainsi, car le Congrès a mis le pied dans la porte et ce premier pas nous permettra d'introduire une assurance-maladie universelle fédérale lors du prochain mandat !

M.B. : Merci pour toutes ces réponses, Madame Astudillo-Diaz. Aimeriez-vous ajouter un dernier mot à l'attention de nos lecteurs avant que nous clôturions cette entrevue ?

M.A.D. : Merci à vous pour votre invitation ! Et bien, je souhaite rebondir sur une rhétorique qui vient souvent lors de la campagne : l'union. On m'a directement accusé de vouloir diviser, et c'est vrai que mon discours un peu cru sur les bords peut laisser penser que je suis une diviseuse. Je veux simplement répondre aux personnes qui pensent ça : je suis ici pour unir le peuple fédéré, pas ses politiciens ni les partis.

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