Elle sortit enfin sur la vaste tribune, se révélant à tous ce beau monde qui vraisemblablement, n'attendait plus qu'elle. Vêtue d'une robe de créateur rouge qui lui avait été offerte par son défunt mari, apprêtée de ses bijoux les plus précieux, de son collier de perles et bien sûr, de sa bague qu'elle se prenait encore à toucher, elle contrastait nettement avec le noir austère des costumes de ces messieurs, toujours aussi présents à la cérémonie comme au Capitole, malgré les années passantes. Elle les saluait tous, ces anciens visages qui auraient préférés être à sa place ce jour-ci, ces nouveaux visages qui cherchaient à serrer la main de la Présidente-élue, tous ceux qui cherchaient déjà à se mettre dans les bonnes grâces de celle qui serait d'ici quelques minutes la femme la plus puissante du monde.
Veuve, Nancy marchait seule en cet instant où elle aurait plus que tout voulue être accompagnée sur un chemin qui paraissait interminable. Malgré cela, le symbole d'être une femme seule à mener ainsi sa route vers le pupitre où elle donnerait son premier discours de Chef de l'État était plus qu'appréciable. Elle était suivie de ses deux enfants, les jumeaux Theodore et Anne, qui suivirent leur mère quelques pas derrière elle.
Elle s'arrêta un moment lorsqu'elle vit son adversaire, Scott Mendez, et prit l'initiative de lui serrer la main. "Monsieur Mendez, je vous remercie pour cette belle bataille. Sachez que vous serez toujours le bienvenue à la President's House." Après un sourire, Nancy reprit sa route et serra la main de son Vice-Président élu, déjà présent et visiblement impatient d'être consacré à sa fonction, puis de sa compagne, une charmante lysennienne dont Nancy s'abstint de dire le prénom, de peur de l'avoir confondu avec une autre des conquêtes de son colistier. Elle prit enfin position, face à la foule qui faisait face au Capitole et qui acclama leur future Présidente. Elle fit des signes à la foule avant de reculer et avant que l'investiture commence, elle sortit de son sac à main une Constitution reliée et très usée d'une vieille édition universitaire, celle qu'utilisait son époux Andrew comme professeur de droit, pour la donner à la Juge-en-chef de la Cour Suprême à son arrivée. Nancy prit place en attendant cette dernière, et ne put retenir un sourire nerveux d'excitation, qu'elle partagea avec Ethan.